16ème législature

Question N° 1923
de Mme Chantal Bouloux (Renaissance - Côtes-d'Armor )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Économie, finances, souveraineté industrielle et numérique
Ministère attributaire > Économie, finances, souveraineté industrielle et numérique

Rubrique > entreprises

Titre > Rachat de Biogaran

Question publiée au JO le : 05/06/2024 page : 4878
Réponse publiée au JO le : 05/06/2024 page : 4878

Texte de la question

Texte de la réponse

RACHAT DE BIOGARAN


Mme la présidente . S'il vous plaît, un peu de silence. La parole est à Mme Chantal Bouloux.

Mme Chantal Bouloux . Ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

M. Laurent Jacobelli . Et de la dette !

Mme Chantal Bouloux . Monsieur le ministre, il y a quelques semaines les laboratoires Servier faisaient connaître leur volonté de céder leur filiale Biogaran, leader français du marché des médicaments génériques. Biogaran, c'est plus de 900 médicaments référencés, soit 32 % des médicaments génériques commercialisés en France. Biogaran, c'est en outre 8 600 emplois directs et indirects à travers ses 39 sous-traitants. Biogaran est donc, en tant que fabricant de médicaments génériques, un actif stratégique, nécessaire à la souveraineté industrielle et sanitaire de notre pays.

La crise du covid-19 nous a montré l'importance capitale que revêt la fabrication de médicaments en quantité suffisante et à un prix abordable pour la santé de nos concitoyens. Le Premier ministre l'a rappelé en ces lieux mercredi dernier : ces raisons font que la vente de Biogaran intéresse la nation tout entière et que, de la part de l'État, la plus grande vigilance est de mise quant à une éventuelle reprise par un acteur économique étranger, alors que la France est devenue la nation la plus attractive d'Europe grâce à la politique menée par notre majorité depuis 2017.

Monsieur le ministre, à l'heure où la préservation de la souveraineté française et européenne fait figure de priorité absolue du Gouvernement depuis plusieurs années (M. Jean-Philippe Tanguy s'exclame), – quoi qu'en disent des oppositions toujours plus promptes à tenir des propos d'estrade qu'à adopter un discours de responsabilité – que comptez-vous faire afin que la vente de Biogaran n'affecte ni la souveraineté sanitaire, ni l'emploi ? (Applaudissements et « Excellent ! » sur les bancs du groupe RE.)

Mme la présidente . La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique . Je partage votre appréciation de la situation de l'entreprise Biogaran et je regrette la décision prise par l'entreprise Servier.

Mme Marine Le Pen . Quel acte de courage !

M. Bruno Le Maire, ministre . Permettez-moi de rappeler, à mon tour, que Biogaran, c'est un générique sur trois en France. C'est donc…

M. Laurent Jacobelli . On s'en fout, Bruno !

M. Bruno Le Maire, ministre . …une sécurité d'approvisionnement. Biogaran, c'est 30 usines, soit 8 600 emplois indispensables à la souveraineté de la France en matière de médicaments. Je veux donc dire les choses avec beaucoup de clarté et de fermeté. (Mme Marine Le Pen mime un joueur de pipeau.) Nous examinons toutes les offres de reprises. Nous n'accepterons pas de repreneur qui ne garantisse la sécurité d'approvisionnement en médicaments génériques, le maintien des sites de production et les 8 600 emplois correspondant.

M. Olivier Marleix . Et les sous-traitants ?

M. Bruno Le Maire, ministre . J'opposerai mon veto à toute offre de reprise qui ne s'accompagnerait pas de telles garanties. Voilà les positions que nous défendons pour la souveraineté industrielle et la souveraineté pharmacologique en France. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)