AMÉNAGEMENTS ROUTIERS EN HAUTE-LOIRE
Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Vigier, pour exposer sa question, no 552, relative aux aménagements routiers en Haute-Loire.
M. Jean-Pierre Vigier. Je suis très heureux de vous revoir, madame la ministre déléguée. Vous le savez, le développement des infrastructures routières est indispensable au renforcement de l'attractivité des territoires ruraux. À cet égard, je veux évoquer trois opérations revêtant une importance particulière au sein de ma circonscription de Haute-Loire.
La première concerne, dans la commune de Cussac-sur-Loire, la réalisation d'une déviation au niveau du lieu-dit Les Baraques, dans le prolongement de la déviation du Puy-en-Velay : la circulation des poids lourds, particulièrement importante, y est très dangereuse pour les riverains. Les études préalables ont déjà été réalisées et les terrains ont déjà été achetés.
Par ailleurs, il est nécessaire d'aménager quatre créneaux de dépassement sur la route nationale 102, qui relie Brioude au Puy-en-Velay et qui n'est plus adaptée à la densité du trafic routier.
Enfin, à l'entrée de Pradelles – certainement l'un des seuls endroits en France où se croisent deux routes nationales, la RN102 et la RN88 –, un carrefour à sens giratoire doit être réalisé, car l'engorgement de cette intersection provoque régulièrement des bouchons de 1 kilomètre. Très mobilisés et se battant quotidiennement pour conserver les écoles, installer des entreprises et, surtout, sauvegarder les services publics, les élus de Haute-Loire jouent collectif et ont besoin de l'État. Quel que soit le maître d'ouvrage de ces opérations, j'espère que l'État soutiendra leur réalisation par une contribution financière substantielle. Nous avons besoin de vous, car en milieu rural, là où s'arrêtent les routes s'arrête la vie.
Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité.
Mme Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité. Comme vous le savez, puisque vous avez été élu conseiller régional, des négociations entre l'État et la région Auvergne-Rhône-Alpes ont été conduites ces derniers mois pour établir le volet mobilités 2023-2027 du contrat de plan État-région (CPER). Ses principes et paramètres financiers ont fait l'objet d'un accord récent : dans le cadre de la transition écologique, ce volet mobilités donne la priorité aux autres modes de déplacement que la route. L'accord trouvé traduit en outre l'ambition accrue des parties au CPER : l'État et la région Auvergne-Rhône-Alpes se sont en effet engagés à hauteur de 70 millions d'euros supplémentaires, l'État finançant notamment le maintien des petites lignes ferroviaires, indispensables au désenclavement de certains territoires.
Je veux aussi rappeler les avancées significatives sur deux autres dossiers importants du CPER. D'une part, s'agissant de la future liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, absolument cruciale pour la décarbonation des mobilités et l'amélioration de la qualité de l'air, le financement des études relatives aux accès ferroviaires et au contournement de l'agglomération lyonnaise a fait l'objet d'un accord. D'autre part, le Gouvernement a obtenu de la région qu'elle contribue à hauteur de 43 millions d'euros à la modernisation de la ligne Paris-Clermont-Ferrand, essentielle pour améliorer les conditions de transport des voyageurs.
Vous me répondrez que tout cela ne répond pas à votre interpellation concernant les projets de contournement et de création de créneaux de dépassement et d'un giratoire dans votre territoire – projets dont on a tant besoin dans le monde rural –, mais la liste précise des opérations qui seront inscrites dans le volet routier du CPER n'a pas encore été finalisée : les crédits de l'État étant contraints, la priorité est accordée à l'achèvement des opérations routières dont les travaux ont déjà été engagés dans le cadre du précédent CPER, et qui mobilisent à eux seuls plus de 100 millions d'euros de crédits. Au-delà du nécessaire rappel des enjeux en cours dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, je vous invite à vous rapprocher de son président et de M. Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des transports, pour influer sur la liste des projets qui seront inscrits dans le prochain CPER.
Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Vigier.
M. Jean-Pierre Vigier. Comme vous le savez, en milieu très rural, les infrastructures routières – en particulier les routes nationales – sont indispensables. Pour renforcer l'attractivité des territoires et pour que les entreprises s'y installent, il est nécessaire d'aménager ces infrastructures afin de les sécuriser et de fluidifier le trafic.
Si certaines opérations sont effectivement en cours d'achèvement, comme la déviation entre Arvant et Brioude, projet indispensable et illustration d'un parfait partenariat entre l'État et la région, nous devons aller plus loin. Il est de mon devoir de défendre les trois projets que j'ai cités, vitaux pour le développement et l'aménagement du territoire concerné. Je répète que l'État, la région, le département, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et les communes doivent absolument jouer collectif et travailler ensemble, madame la ministre déléguée, sans quoi nous aurons un train de retard et manquerons l'aménagement du territoire dans mon département – je compte sur vous pour passer le message à M. le ministre délégué chargé des transports. Soyez assurée que les collectivités seront présentes à vos côtés pour réaliser ces opérations indispensables : en milieu rural, là où s'arrêtent les routes, s'arrête également la vie.