16ème législature

Question N° 555
de Mme Amélia Lakrafi (Renaissance - Français établis hors de France )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Europe
Ministère attributaire > Europe

Rubrique > catastrophes naturelles

Titre > SÉISME EN SYRIE ET EN TURQUIE

Question publiée au JO le : 08/02/2023
Réponse publiée au JO le : 08/02/2023 page : 971

Texte de la question

Texte de la réponse

SÉISME EN SYRIE ET EN TURQUIE


Mme la présidente. La parole est à Mme Amélia Lakrafi.

Mme Amélia Lakrafi. Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Nous sommes tous profondément meurtris par les images qui nous parviennent depuis hier de Turquie et de Syrie à la suite du terrible tremblement de terre qui a frappé ces deux pays dans la nuit de lundi à mardi, près de la ville de Gaziantep. Il s’agit du séisme le plus important qui ait touché la région depuis 1939. Il a été ressenti jusqu'au Liban, le voisin meurtri, et bien au-delà. Pas moins d’une quarantaine de répliques ont été enregistrées.

Le bilan est d'ores et déjà lourd et glaçant, et il va malheureusement s’alourdir : on compte à ce jour plus de 5 000 morts et plus de 20 000 blessés. Dans ce contexte, je pense pouvoir à mon tour adresser au nom de toute la représentation nationale notre entier soutien et nos pensées aux victimes de ce drame. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem ainsi que sur plusieurs bancs du groupe HOR), après la minute de silence demandée par la présidente de notre assemblée en ce début de séance.

La France sera aux côtés du peuple turc et du peuple syrien, comme elle l’est toujours en pareilles circonstances. Les premières équipes d’assistance ont été envoyées dès hier pour contribuer aux fouilles des décombres, espérant retrouver des survivants. L’aide en matériel, en secouristes et en vivres se poursuivra dans les jours et les semaines qui viennent car c’est un travail de longue haleine qui attend toute la chaîne de sauveteurs et de volontaires. Soulignons que plusieurs des villes touchées en Syrie, telle Alep, déjà ravagées par la guerre, ne sont quasiment plus que ruines ! Un nouveau malheur pour ces populations déjà durement éprouvées. Les conditions d’intervention s’annoncent particulièrement extrêmes, à la fois du fait des conditions hivernales et de l’immensité des dégâts.

Au regard de tous ces éléments, comment la France entend-elle organiser son assistance, et quels moyens sont projetés dans l'immédiat et dans les prochaines semaines ? Dans le cas plus spécifique de la Syrie – étant donné les raisons que l'on connaît –, comment va pouvoir se mettre en place l'envoi de secours extérieurs et dans quelles conditions de sécurité pour nos intervenants ? (Mêmes mouvements.)

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l’Europe.

Mme Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l’Europe. Comme vous l'avez souligné, madame la députée, c'est en effet un drame épouvantable : près de 6 000 morts et de nombreux disparus, sans parler des destructions d'infrastructures et de bâtiments. À la demande du Président de la République, le Gouvernement s'est immédiatement mobilisé et, à l'initiative de la ministre des affaires étrangères – qui vous prie de l'excuser de ne pouvoir être ici aujourd'hui – et du ministre de l'intérieur, une équipe du centre de crise et de soutien et deux équipes de la sécurité civile sont arrivées sur place et se sont mis immédiatement à la recherche de survivants. Ainsi, 140 Français sont aujourd'hui à pied d'œuvre pour porter les premiers secours. En fonction des demandes que formuleront les autorités turques, la France est évidemment prête à fournir encore plus d'assistance aux populations sinistrées, notamment en ce qui concerne l'aide médicale d'urgence. L'Europe dans son ensemble est également sur place au travers du mécanisme de protection civile européen, qui fournit plus de 1 200 secouristes provenant de vingt pays, ainsi que 70 chiens de sauvetage.

Quant à la Syrie, nous agissons pour venir en aide aux populations locales, mais c'est difficile dans le contexte politique actuel puisque, vous le savez, le régime a déclenché une guerre civile qui dure depuis plus de dix ans. C'est donc avec les ONG et avec les Nations unies que nous travaillons en priorité, même s'il est vrai que cela rend l'acheminement de l'aide beaucoup plus compliqué.

En tout état de cause, le gouvernement français est évidemment prêt, qu'il s'agisse de la Turquie ou de la Syrie, à renforcer l'assistance de notre pays en lien avec l'Europe. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes RE, Dem et HOR.)