Rubrique > sécurité des biens et des personnes
Titre > Alerte aux feux et aux dégâts pour l'été 2023
Mme Gisèle Lelouis attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur les risques futurs liés à la sécheresse dans les Bouches-du-Rhône. Récemment, le département a été classé en risque sécheresse dès le mois de février 2023, augurant une saison estivale des plus risquées face aux risques de feux de forêt. L'été 2022 qui cumulait sécheresse et phénomènes caniculaires de plus en plus long et un hiver très doux inquiètent associations et professionnels des services de secours. L'incendie sur la commune de Mouriès en janvier 2023 en est un tragique exemple. Les sécheresses de plus en plus longues et précoces, les canicules de plus en plus longues et rapprochées, la hausse des feux de forêt en 2022 sur tout le territoire national, jusqu'en Bretagne et sur tout le pourtour de la Méditerranée, la sollicitation de plus en plus importante des matériels terrestres et des soldats du feu mobilisés sur des périodes de plus en plus longues, sans compter la crise du volontariat avec une diminution des disponibilités et la diminution du taux de disponibilité des avions bombardiers d'eau, font craindre une hausse des risques pour les habitants, leurs biens et les massifs forestiers. Par conséquent, sans un plan d'urgence du Gouvernement, la catastrophe est à prévoir. Mme Lelouis tient donc à sonner l'alerte. La flotte de trackkers a été réformée en raison de sa vétusté, la flotte de canadairs est de plus en plus vieillissante, induisant des périodes de maintenance de plus en plus fréquentes, le taux d'indisponibilité des chefs de bord est en pleine augmentation du fait des départs pour d'autres horizons professionnels mieux considérés ou à la retraite. Ainsi, dans les Bouches-du-Rhône, il y a 15 chefs de bords actifs et disponibles sur un besoin identifié de 22 chefs de bords. Les mouvements de grève au sein du personnel naviguant en raison des difficultés sociales n'arrangent rien non plus. Par ailleurs, on a pu voir lors des violents incendies en Gironde que le pourtour méditerranéen se trouvait délaissé à cause de la mutualisation des moyens aériens sur des territoires de plus en plus étendus, rendant les délais d'intervention plus longs, impactant aussi les volumes horaires de vol des pilotes. Or la solution n'est pas dans la privatisation, en raison des coûts et surcoûts pour les collectivités territoriales, l'État et les SDIS, mais dans l'investissement massif et urgent de l'État dans les organismes professionnels déjà existants avec les moyens humains et matériels. Elle tient donc à lui demander quels risques il est prêt à faire prendre aux sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône et aux services de secours pour compenser la raréfaction des moyens aériens nationaux indispensables dans la lutte contre les incendies.