16ème législature

Question N° 687
de M. Stéphane Delautrette (Socialistes et apparentés (membre de l’intergroupe NUPES) - Haute-Vienne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Travail, plein emploi et insertion
Ministère attributaire > Travail, plein emploi et insertion

Rubrique > retraites : généralités

Titre > RÉFORME DES RETRAITES

Question publiée au JO le : 22/03/2023
Réponse publiée au JO le : 22/03/2023 page : 2778

Texte de la question

Texte de la réponse

RÉFORME DES RETRAITES


Mme la présidente. La parole est à M. Stéphane Delautrette.

M. Stéphane Delautrette. Ma question s'adresse à Mme la Première ministre. « Est-ce qu'il faut reculer l'âge de la retraite qui est aujourd'hui de 62 ans ? Je ne crois pas. […] Quand aujourd'hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région qui est en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté et qu'on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C'est ça, la réalité de notre pays. » (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.) Ces mots ont été prononcés par Emmanuel Macron le 25 avril 2019 à l'issue du grand débat national.

M. Inaki Echaniz. Eh oui !

M. Stéphane Delautrette. Auriez-vous, depuis lors, perdu tout sens des réalités, en passant aux forceps votre réforme (Mêmes mouvements),…

M. Maxime Minot. Ils ont perdu la tête !

M. Stéphane Delautrette. …dans le mépris le plus total de la représentation nationale, à l'Assemblée comme au Sénat, dans le mépris du dialogue social, tous syndicats confondus et, pire encore, dans le mépris des Françaises et des Français qui se sont jusque-là mobilisés pacifiquement, par millions, dans les cortèges.

C'était sans compter votre ultime recours au 49.3, qui a ouvert une nouvelle séquence à laquelle vous ne répondez pas, si ce n'est par la répression, au risque d'embraser le mouvement. (Mêmes mouvements.) Vous portez là une lourde responsabilité.

Alors, entendrez-vous enfin raison ? Retirerez-vous, oui ou non, votre loi qui ne convainc plus personne ? (Les députés du groupe SOC se lèvent et applaudissent. – Plusieurs députés des groupes LFI-NUPES, Écolo-NUPES et GDR-NUPES applaudissent également.)

M. Inaki Echaniz. Bravo ! Il a raison !

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion.

M. Maxime Minot. Et de la crise sociale !

M. Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion. La loi, adoptée par le Parlement après le rejet des deux motions de censure, a fait l'objet, dans un premier temps, de quatre mois de concertation (Exclamations continues sur plusieurs bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES)…

M. Benjamin Lucas. Franchement !

Mme Cyrielle Chatelain. Vous ne pouvez pas dire ça !

M. Olivier Dussopt, ministre . …puis de 175 heures de débat à l'Assemblée et au Sénat. Le seul mépris pour le Parlement que j'aie constaté vient de ceux qui ont organisé une obstruction systématique en déposant 20 000 amendements uniquement pour le priver de la possibilité de débattre. Cela n'a pas été le cas au Sénat où le texte a pu être examiné complètement.

Cette loi permettra de revaloriser les petites retraites, de mieux prévenir l'usure professionnelle, de mieux prendre en compte la pénibilité,…

Mme Julie Laernoes. Vous croyez vraiment à ce que vous dites ?

M. Olivier Dussopt, ministre. …de mieux accompagner les carrières et de mieux aider le retour vers l'emploi des seniors – ainsi que leur maintien dans l'emploi. Pourquoi ne pas en convenir et accompagner une réforme qui apporte des réponses comme elle permet de préserver et de protéger notre système de retraite ?

M. Manuel Bompard. Personne n'est d'accord avec vous !

M. Olivier Dussopt, ministre . Car je rappelle que ce système est utile, pas à ceux qui ont tout mais aux plus fragiles. C'est à ces derniers que nous pensons lorsque nous travaillons à le pérenniser.

Mme la présidente. La parole est à M. Stéphane Delautrette.

M. Stéphane Delautrette. Au passage en force, nous préférons la démocratie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur plusieurs bancs des groupes LFI-NUPES, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.) Si vous croyez à ce que vous dites, à défaut d’entendre la représentation nationale, laissez les Françaises et les Français en décider par la voie d’un référendum.

Madame la Première ministre, à semer la misère, vous prenez le risque de récolter la tempête. (Mêmes mouvements.)