16ème législature

Question N° 812
de M. Christophe Bex (La France insoumise - Nouvelle Union Populaire écologique et sociale - Haute-Garonne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Travail, plein emploi et insertion
Ministère attributaire > Travail, plein emploi et insertion

Rubrique > retraites : généralités

Titre > RÉFORME DES RETRAITES

Question publiée au JO le : 10/05/2023
Réponse publiée au JO le : 10/05/2023 page : 4319

Texte de la question

Texte de la réponse

RÉFORME DES RETRAITES


Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bex.

M. Christophe Bex. Madame la Première ministre, depuis des mois, le peuple se mobilise contre votre réforme des retraites injuste et inutile. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Des millions de personnes manifestent lors de chaque journée de mobilisation ; 93 % des actifs de notre pays expriment leur opposition. (Mêmes mouvements.) Mais votre seule réponse est le mépris et la répression, en interdisant les dispositifs sonores portatifs – vous n'avez pas peur du ridicule – ou les cartons rouges au stade de France.

M. Fabien Di Filippo. Aussi rouges que votre gilet, monsieur Bex !

M. Christophe Bex. La page n’est pas tournée. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES ainsi que sur plusieurs bancs du groupe Écolo-NUPES.) Votre projet brise des vies. Il n'aura pas fallu attendre trois semaines après sa promulgation pour que votre contre-réforme des retraites ait des conséquences dramatiques. Je pense en particulier à ces femmes et ces hommes qui avaient négocié leur départ à la retraite anticipé avec leurs employeurs, attendant avec impatience ce droit au repos, ces moments aux côtés de leur famille et au sein d'associations.

Ainsi, alors qu'Olivier, de la société Orano, avait célébré son départ à la retraite et qu'il avait des projets tout tracés, il devra finalement choisir entre prendre un congé sans solde le privant de revenus ou revenir travailler durant une année.

Plusieures députées du groupe LFI-NUPES . C'est une honte !

M. Christophe Bex. Choisir entre revenir travailler et voir son revenu baisser, voilà le progrès que vous réservez à nos concitoyennes et concitoyens ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES ainsi que sur plusieurs bancs du groupe Écolo-NUPES.) Vous demeurez sourds aux revendications d’un peuple que vous traitez avec une arrogance rare.

Chers collègues, il est encore temps d’agir et d'adresser un carton rouge à ce gouvernement qui cherche à étouffer la contestation. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Non, la page n’est pas tournée. Le 8 juin prochain, votons la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites, pour porter haut et fort la voix du peuple que nous représentons. (Les députés du groupe LFI-NUPES ainsi que plusieurs députés des groupes SOC et Écolo-NUPES se lèvent et applaudissent.)

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion.

Un député du groupe RN . Ministre du chômage, oui !

M. Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion. Vous évoquez quelques cas que le Gouvernement n'ignore pas.

M. Nicolas Meizonnet. Au travail, alors !

M. Olivier Dussopt, ministre. Rappelons quelques évidences. Parmi nos concitoyens qui sont déjà partis à la retraite, aucun ne sera jamais rappelé au travail.

Mme Clémence Guetté. Oh, vraiment ? On connaît vos mensonges !

M. Olivier Dussopt, ministre . Par ailleurs, aucun assuré pouvant faire valoir son droit à la retraite avant le 1er septembre 2023 ne peut être concerné par un quelconque rappel. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES.) Les cas que vous citez concernent seize salariés de l'entreprise Orano,…

M. Sébastien Jumel. Seize de trop !

M. Olivier Dussopt, ministre . …qui ne sont en aucun cas à la retraite, mais seulement en congé anticipé, après avoir négocié avec leur direction, sur le fondement d'un accord sur le compte épargne temps. Mon cabinet est en lien avec chacune des sociétés comptant de tels cas.

M. Manuel Bompard. On veut de vraies réponses !

M. Olivier Dussopt, ministre. Chaque dossier individuel bénéficiera d'un traitement social, pour que personne ne soit rappelé.

Mme Clémence Guetté. Tout va bien, alors !

M. Olivier Dussopt, ministre. Vous prétendez parler au nom du peuple ou des opposants à la réforme ; permettez-moi de vous dire qu'avec La France insoumise, ceux-ci ont de bien piètres porte-parole. Vous n'avez servi à rien dans ce débat. (Protestations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Vous n'avez pas fait bouger une ligne du texte ; vous n'avez pas défendu les salariés. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE et Dem.) Vous avez voulu bloquer le débat et n'avez rien apporté. Votre seule fonction est de mettre le bazar, ici et dans la rue. (Vives exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Peut-être êtes-vous fiers de ceux qui parmi vous appellent à décapiter le Président de la République ou lui promettent un destin « à la Kennedy » ? Ce n'est pas notre conception de la République et de la démocratie. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem. – Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)