16ème législature

Question N° 8507
de M. Damien Maudet (La France insoumise - Nouvelle Union Populaire écologique et sociale - Haute-Vienne )
Question écrite
Ministère interrogé > Santé et prévention
Ministère attributaire > Santé et prévention

Rubrique > santé

Titre > Manque de médecins: un centre spécialisé sur la mucoviscidose en difficulté

Question publiée au JO le : 30/05/2023 page : 4828
Réponse publiée au JO le : 10/10/2023 page : 9063
Date de changement d'attribution: 21/07/2023

Texte de la question

M. Damien Maudet alerte M. le ministre de la santé et de la prévention au sujet du manque de personnel au sein du Centre de ressources et de compétences de la mucoviscidose de Limoges. « Le centre de Poitiers a fermé. Si Limoges ne peut plus nous accueillir, il nous reste Clermont-Ferrand, à 200 km mais ils sont débordés. Puis Bordeaux, mais pareil, ils sont débordés. Enfin, c'est Paris, mais les hôpitaux parisiens ils sont encore plus débordés ! » Fondée en 2010, l'association EMUL (Ensemble contre la mucoviscidose en Limousin) agit pour améliorer la prise en charge des patients, enfants et adultes, suivis au CRCM de Limoges, lors des hospitalisations ou à domicile, à travers diverses prestations et aides financières proposées directement aux patients, l'achat de matériel pour le CRCM, mais aussi grâce à leur soutien financier en faveur de la recherche. Dorénavant, l'association alerte. En effet, le 5 mai 2023, cette dernière a appris qu'il n'y aurait plus de consultations et de suivi pour les patients adultes et que seules les urgences seront assurées. Le tout, du fait d'un manque de personnel. D'un manque de médecins. Les médecins, engagés pour le fonctionnement du service, emboitent le pas et cherchent des solutions. Le chef de service de pneumologie, qui reprend une partie des consultations, explique : « On rencontre une difficulté de recrutement de médecins, qui fait que le centre a du mal à fonctionner ». La mucoviscidose est mieux soignée grâce à un récent traitement, le Kaftrio. Mais il est nécessaire que les patients soient d'autant plus suivis, notamment pour adapter le traitement et surveiller les potentiels effets secondaires. Si le centre de Limoges ferme - ce qui est la crainte de fond des associations -, cela risque fortement d'enrayer ce suivi. Le chef de service de pneumologie abonde : « Le centre est essentiel, Poitiers a fermé il y a quelques temps, il ne reste que Bordeaux dans la région, il ne faut absolument pas que l'on donne une autre difficulté de déplacement aux malades ». Pour l'heure, si tout repose sur des médecins dévoués, les associations s'inquiètent pour la pérennité du centre. C'est à M. le ministre d'emboîter le pas aux soignants. La fermeture de ce centre serait un cataclysme pour les patients de l'ex-région limousine. Ainsi, les services de M. le ministre doivent agir, se mettre en lien avec les soignants, les associations, la direction afin d'avoir un maximum de chances de trouver des médecins, au plus vite. Il souhaite connaître les perspectives à ce sujet.

Texte de la réponse

Les services du ministère de la santé et de la prévention ont pris connaissance avec la plus grande attention des inquiétudes concernant les patients atteints de mucoviscidose, quant à la continuité de leur suivi par le Centre de ressources et de compétences de la mucoviscidose du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Limoges. Plusieurs arrêts maladie et/ou congés maternité sur les secteurs adultes et enfants perturbent le fonctionnement normal de ce centre, et ce, malgré l'engagement des soignants et des médecins assurant la continuité des prises en charge. Cette situation est en partie conjoncturelle du fait de ces absences prolongées, mais s'inscrit également dans un contexte difficile pour la pneumologie, spécialité dont les effectifs sont faibles, la prise en charge des patients atteints de mucoviscidose nécessitant par ailleurs des compétences spécifiques. Dans ce contexte contraint, des praticiens du CHU se sont mobilisés pour assurer la continuité des prises en charge, en particulier des plus urgentes et/ou des plus graves, ce dont la Directrice générale et la Présidente de la commission médicale d'établissement se sont assurées. L'Agence régionale de santé s'attache à travailler au rétablissement de la situation dans les meilleurs délais possibles et la direction générale du CHU poursuit la recherche de solutions plus pérennes et plus complètes.