LUTTE CONTRE L'INFLATION

Mme la présidente. La parole est à M. Nicolas Meizonnet.

M. Nicolas Meizonnet. Le ministre de l'économie et des finances, M. Bruno Le Maire déclarait en novembre 2021 : « l'inflation est temporaire » ; en août 2022 : « nous sommes au pic de l'inflation » ;…

M. Jean-Philippe Tanguy. Quel génie !

M. Nicolas Meizonnet. …en septembre 2022 : « le pouvoir d'achat des Français continuera de progresser » ; en février 2023 : « il n'y aura pas de mars rouge ».

Mme Caroline Parmentier. Un visionnaire !

M. Nicolas Meizonnet. Les archives de vos promesses et de vos prédictions sont accablantes, tout autant que votre bilan. Et pour cause ! Votre action politique se résume à aller quémander à la grande distribution quelques efforts, à menacer les industriels qui ne baisseraient pas leurs prix de diffuser leur nom – mais, comme le dit l'adage, « chien qui aboie ne mord pas » – et à multiplier les chèques avec le retour du fameux chèque alimentaire,…

M. Laurent Jacobelli. Ah !

M. Nicolas Meizonnet. …promis par Emmanuel Macron depuis 2020.

M. Jean-Philippe Tanguy. L'arlésienne !

M. Nicolas Meizonnet. Pourtant, ce n'est pas faute de vous avoir mis en garde : la politique des chèques, c'est la politique de l'échec ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RN. - Exclamations sur les bancs du groupe RE.)

M. Emeric Salmon. Bravo !

M. Nicolas Meizonnet. Les résultats parlent d'eux-mêmes : la hausse des prix des produits alimentaires a atteint plus de 14 % sur un an.

M. Sylvain Maillard. Je crois qu'il va nous parler de la TVA à 0 % de Mme Le Pen !

M. Nicolas Meizonnet. Alors, les Français souffrent : 3 millions d'entre eux ont recours à l'aide alimentaire ; un Français sur trois vit avec 100 euros à partir du 10 du mois ; un Français sur quatre dit avoir des difficultés à nourrir sa famille.

C'est la conséquence de votre obstination à ne pas appliquer les mesures pérennes que le Rassemblement national vous propose depuis des mois (Applaudissements sur les bancs du groupe RN) :…

M. Bruno Studer. Ah !

M. Nicolas Meizonnet. …la suppression de la TVA sur un panier de cent produits de première nécessité, et la baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur l'ensemble des énergies.

M. Sylvain Maillard. Et voilà, j'avais raison !

M. Nicolas Meizonnet. Nous savons désormais que ces mesures, que vous avez tenté de disqualifier par le mensonge,…

Mme Julie Lechanteux. Comme d'habitude !

M. Nicolas Meizonnet. …portent leurs fruits. Au Portugal, où la TVA a été supprimée sur les produits alimentaires, l'inflation est à 4 %, le prix des denrées de base a baissé et le pouvoir d'achat s'est amélioré.

M. Sylvain Maillard. Ça ne marche pas, la TVA à 0 % !

M. Nicolas Meizonnet. « Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console. » Mais votre politique produit l'exact contraire. Ma question est la suivante : qu'attendez-vous pour faire votre autocritique et appliquer ces mesures, pour le bien des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)

Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme.

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme. Oui, l'inflation sur les produits alimentaires baisse enfin au Portugal, et il faut, je crois, s'en réjouir ! En effet, si l'on veut débattre de ce sujet, il faut être précis : au Portugal, cette inflation a dépassé 15 % depuis l'été dernier.

M. Sylvain Maillard. Eh oui !

M. Fabien Di Filippo. C'est l'inflation qui baisse ; les prix, eux, continuent de monter !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée . L'histoire est éclairante : chez nous, elle n'a franchi ce seuil qu'en février 2023,…

M. Grégoire de Fournas. Mais là-bas, c'est à cause de la sécheresse !

Mme Clémence Guetté. Les gens ne mangent plus ! Et vous, vous passez des coups de fil aux grandes boîtes !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. Puis-je répondre, éventuellement ? C'est lassant, c'est toujours la même limonade : on ne peut jamais répondre !

M. Laurent Jacobelli. Vous faites ça à chaque fois !

Mme la présidente. S'il vous plaît, un peu de silence !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. Si le débat vous intéresse, apprenez qu'au Portugal, en février, l'inflation était à plus de 20 %.

Considérons maintenant votre proposition et demandons-nous si la baisse de l'inflation sur les produits alimentaires est due à la baisse de la TVA. Prenons deux exemples. En Allemagne, l'inflation a reculé tout aussi fortement qu'au Portugal alors que rien n'a été fait en matière de TVA.

M. Jean-Philippe Tanguy. Pas du tout ! Ils ont baissé la TVA en Allemagne ! Vous racontez n'importe quoi !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. Ça va bien se passer, monsieur Tanguy, gardez votre calme ! L'exemple de l'Espagne est tout aussi éclairant. La TVA a été supprimée…

M. Jean-Philippe Tanguy. Eh oui !

M. Grégoire de Fournas. Eux aussi, ils ont la sécheresse !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. …mais depuis quand l'inflation sur les produits alimentaires reflue-t-elle ? C'est un quiz.

M. Maxime Minot. C'est nous qui posons les questions ici !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. Depuis la fin du mois d'avril, alors que la TVA a été supprimée en décembre. Pendant quatre mois, l'inflation alimentaire a continué à augmenter. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.)

M. Jean-Philippe Tanguy. La Banque centrale dit l'inverse !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée . Vous campez sur votre seule proposition, mais nous n'avons toujours aucune garantie sur le fait qu'elle ferait baisser les prix pour les consommateurs. (Mêmes mouvements.) Alors plutôt qu'une proposition qui coûterait plus de 10 milliards d'euros, nous agissons avec les distributeurs et les industriels !

M. Laurent Jacobelli. C'est garanti : ça ne marchera pas !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée . Les prix commencent à baisser ; pendant que certains pérorent, notamment sur ces bancs (Protestations sur les bancs du groupe RN), les industriels sont en train de négocier. Les baisses seront de 5 % à 20 % dans les semaines qui viennent !

M. Grégoire de Fournas. Arrêtez avec ça !

Mme Olivia Grégoire, ministre déléguée. Il y a toujours ceux qui causent, et ceux qui font ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem. – Exclamations sur les bancs du groupe RN.)

M. Laurent Jacobelli. Quel mépris !

M. Sylvain Maillard. Eh oui !

M. Laurent Jacobelli. C'est un aveu d'échec !