Lutte contre l'endométriose
Question de :
Mme Catherine Rimbert
Vaucluse (5e circonscription) - Rassemblement National
Mme Catherine Rimbert interroge Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la lutte contre l'endométriose. Maladie particulièrement invalidante, l'endométriose touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France. Infertilité, troubles digestifs, saignements anormaux, douleurs extrêmes en périodes menstruelles s'inscrivent dans leur quotidien. Avec un diagnostic intervenant en moyenne après 7 années d'errance médicale, cette maladie fragilise grandement le quotidien de celles qui en sont atteintes et les empêche de mener une vie personnelle, familiale et professionnelle normale. Le 15 octobre 2024, le groupe Rassemblement National a déposé une proposition de loi comprenant un panel de mesures pour prévenir la maladie et améliorer le quotidien de celles qui la subissent : création d'un statut d'affection longue durée (ALD) exonérante, reconnaissance comme travailleuses handicapées des femmes qui en expriment le besoin, instauration d'un motif d'absence à l'école, instauration d'une séance annuelle de sensibilisation au collège. Alors que ces femmes souffrent et attendent des actions concrètes pour les soutenir, ces mesures permettraient aux victimes de cette maladie chronique non seulement d'avoir accès à des emplois pérennes et adaptés, mais aussi de lever le frein financier sur son accompagnement. Elle lui demande par conséquent si elle soutient ces mesures de bon sens et, le cas échéant, de préciser son plan d'action pour lutter contre l'endométriose.
Réponse publiée le 27 mai 2025
L'endométriose est un véritable enjeu de santé publique. Le ministère chargé de la santé est pleinement investi dans le pilotage de la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose et dans le suivi de la mise en œuvre de ses actions. La stratégie contient trois axes prioritaires : - le premier axe porte sur le renforcement de la recherche, avec comme mesure phare le programme et l'équipement prioritaire de recherche (PEPR) « Santé des femmes Santé des couples » qui comporte un axe endométriose et un axe infertilité ; - le deuxième axe de la stratégie porte sur l'amélioration de l'offre de soins, notamment avec la mise en œuvre de filières dédiées à la prise en charge de l'endométriose dans chaque région. Ces filières se déploient progressivement pour couvrir l'ensemble des régions avec une montée en charge de la réalisation de leurs différentes missions ; - le troisième axe vise à accroitre la connaissance de l'endométriose parmi les professionnels de santé et la société grâce à la mise en œuvre de mesures de formation et d'information. Pour répondre à ce fort enjeu, une vaste campagne de communication a été menée par le ministère en mai 2024 en vue de sensibiliser la société et les professionnels de santé à cette pathologie. La stratégie s'organise ainsi en 27 objectifs, 58 mesures et 123 actions. La force de cette stratégie relève de son caractère interministériel qui permet d'actionner l'ensemble des leviers nécessaires pour améliorer le quotidien des femmes dans leur vie professionnelle, scolaire, affective, sexuelle. Elle constitue une réponse majeure pour améliorer la prise en charge et le quotidien de près de 10% de femmes atteintes de l'endométriose. A ce jour, plus de de 90% des actions de la stratégie sont réalisés ou sont en cours. Plus spécifiquement, il est nécessaire de donner aux jeunes femmes les moyens de mieux appréhender les enjeux liés à l'endométriose, c'est pourquoi la sensibilisation des élèves constitue un enjeu de la stratégie. Pour les élèves atteintes d'endométriose, elles peuvent d'ores et déjà bénéficier d'un projet d'accueil individualisé qui peut contenir les aménagements nécessaires. Il faut également rappeler que les textes actuels permettent déjà d'attribuer une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé aux personnes atteintes d'endométriose qui en ont besoin au titre d'un degré de limitations concrètes causées par la maladie. Enfin, il faut souligner qu'une prise en charge des formes invalidantes de l'endométriose est possible dans le cadre de l'Affection de longue durée (ALD) dite hors liste qui est fondée sur l'évaluation individuelle des protocoles de soins et qui permet de préserver la souplesse nécessaire à la prise en compte de symptômes variés. Il persiste toutefois encore des inégalités notamment territoriales dans la reconnaissance de l'ALD pour les femmes atteintes d'endométriose. C'est pourquoi, dans le prolongement de la mise en œuvre de la stratégie nationale, une instruction du ministère de la santé publiée le 27 septembre 2023 rappelle l'enjeu que représente l'amélioration de la prise en charge des femmes atteintes d'endométriose. A ce titre, des mesures sont notamment mises en place pour sensibiliser au bon remplissage des protocoles de soins, et favoriser ainsi l'harmonisation de traitement des dossiers de demande d'ALD. L'implication des services de l'Etat est donc totale pour répondre à l'enjeu de santé que représente l'endométriose et améliorer le quotidien des personnes qui en sont atteintes.
Auteur : Mme Catherine Rimbert
Type de question : Question écrite
Rubrique : Maladies
Ministère interrogé : Santé et accès aux soins
Ministère répondant : Santé et accès aux soins
Dates :
Question publiée le 29 octobre 2024
Réponse publiée le 27 mai 2025