Question au Gouvernement n° 176 :
Choc des savoirs

17e Législature

Question de : M. Bertrand Sorre
Manche (2e circonscription) - Ensemble pour la République

Question posée en séance, et publiée le 14 novembre 2024


CHOC DES SAVOIRS

Mme la présidente . La parole est à M. Bertrand Sorre.

M. Bertrand Sorre . Ma question, à laquelle j'associe l'ensemble de mes collègues du groupe Ensemble pour la République, s'adresse à Mme la ministre de l'Éducation nationale. Depuis sept ans, l'école constitue un élément majeur de notre ADN politique. Instituteur durant plus de trente ans,…

M. Pierre Cordier . On dit professeur des écoles !

M. Bertrand Sorre . …je veux en premier lieu saluer le remarquable travail de tous les acteurs du monde scolaire (Applaudissements sur les bancs du groupe EPR. – M. Jacques Oberti applaudit également) : les enseignants sont engagés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours par an pour la réussite de chacun de leurs élèves.

Notre monde est perturbé par les populistes, les déclinistes, les séparatistes et pour combattre ces dérives, tout commence à l'école. Depuis 2017, le budget de l'école de la République a augmenté de plus de 14 milliards d'euros, ce qui a permis notamment de dédoubler les classes de grande section, CP et CE1, de préserver des postes dans les écoles rurales, de revaloriser – fortement – le métier de professeur en début de carrière.

Ces efforts produisent des effets positifs. Les résultats aux évaluations nationales des élèves de sixième sont en progression constante. Les élèves issus des zones d'éducation prioritaire ayant bénéficié du dédoublement sont ceux qui ont le plus progressé en français. Les écarts se réduisent enfin.

Cependant le défi de la réussite pour tous les élèves reste devant nous. Un élève de quatrième sur deux ne maîtrise pas les compétences de base. Le collège doit cesser d'être une grande gare de triage qui laisse les élèves en difficulté sur le bord du chemin.

Mme Ayda Hadizadeh . Les classes sont surchargées !

M. Bertrand Sorre . À l'arrivée en seconde, un gouffre se creuse irrémédiablement entre le lycée professionnel et le lycée général. Face à ces constats, nous continuerons à nous mobiliser contre toutes les inégalités de destin car la promesse républicaine commence à l'école.

Madame la ministre, vous avez présenté hier l'acte II du choc des savoirs qui s'inscrit dans l'ambition impulsée par Gabriel Attal pour gagner la bataille de la réussite. Le groupe Ensemble pour la République salue cette ambition renouvelée. Pouvez-vous nous donner la vision et les objectifs de ce plan et nous présenter les mesures les plus susceptibles de restaurer l'autorité des savoirs dans toutes les classes ? (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR et Dem.)

Mme la présidente . La parole est à Mme la ministre de l’éducation nationale.

Mme Anne Genetet, ministre de l’éducation nationale . Vous l'avez dit, notre école se trouve à un tournant. Douze millions d'élèves attendent : soit il y aura un sursaut, soit nous irons vers le déclin. Je suis certaine que tous ici vous partagez ma conviction : en cas de succès de l'école, c'est toute la République qui triomphe. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes EPR, Dem et LIOT.) Nous avons besoin de la réussite de l'école. Face aux déclinistes, aux complotistes, aux séparatistes, l'école n'est jamais le problème mais toujours la solution.

M. Jean-Paul Lecoq . Vous avez écrit vous-même la question ?

Mme Anne Genetet, ministre . Est-ce à dire que l'école se porte bien partout ? Non, vous avez rappelé les points sur lesquels nous avons encore des marges importantes de progression.

Mme Ayda Hadizadeh . Si vous voulez progresser, ne supprimez pas des postes d'enseignants !

Mme Anne Genetet, ministre . Certains élèves stagnent au collège. C'est inacceptable ! La réussite ne doit pas être un privilège. J'ai voulu cet acte II du choc des savoirs afin qu'aucun élève ne reste au bord du chemin.

M. Alexandre Dufosset. On n'a toujours pas la réponse à la question !

Mme Anne Genetet, ministre . Je me suis engagée pour l'école afin de relancer l'ascenseur scolaire.

Quelles sont les mesures phares de ce plan ? En premier lieu, continuer le soutien sur mesure de tous les collégiens, des élèves de primaire et de maternelle ; puis, réformer le brevet afin de le transformer en un diplôme qui donne aux élèves l'envie de réussir et de se projeter. Il deviendra obligatoire pour l'entrée en seconde des élèves aujourd'hui en classe de cinquième, les premiers qui auront bénéficié des groupes de besoin mis en place par mon prédécesseur Gabriel Attal l'an dernier.

Mme Julie Laernoes . Vous triez les élèves !

Mme Anne Genetet, ministre . Il s'agit d'un plan de reconquête. Puisque nous sommes capables d'emmener toute une génération vers une épreuve commune anticipée de français en classe de première, pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même en mathématiques ? Rien ne s'y oppose.

Mme Julie Laernoes . Si, les enseignants !

Mme Anne Genetet, ministre . La bosse des maths n'existe pas ! Tout le monde est capable d'atteindre un niveau commun en maths en fin de première.

Enfin, je travaillerai pour assurer aux élèves un climat scolaire serein et apaisé grâce au renforcement des effectifs, notamment en vie scolaire. Quand la République répond présente, l'école est capable de renverser toutes les fatalités ! (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, Dem et LIOT. – M. Vincent Jeanbrun applaudit également.)

Données clés

Auteur : M. Bertrand Sorre

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 novembre 2024

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