Situation du restaurant universitaire du technopôle Brest-Iroise
Question de :
M. Didier Le Gac
Finistère (3e circonscription) - Ensemble pour la République
M. Didier Le Gac appelle l'attention de M. le ministre auprès de la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur la situation préoccupante que connaît le technopôle Brest-Iroise de Plouzané depuis la fermeture de son restaurant universitaire (RU), le 14 janvier 2025. Le technopôle Brest-Iroise qui regroupe plusieurs établissements d'enseignement supérieur dont l'école nationale d'ingénieurs de Brest (ENIB), l'école supérieure d'ingénieurs en agroalimentaire de Bretagne atlantique (ESIAB) ou encore l'institut universitaire européen de la mer (IUEM), accueille près de 500 étudiants qui étudient et, pour certains, vivent sur ce site distant d'une vingtaine de kilomètres de Brest. Or depuis le 14 janvier dernier, le seul restaurant universitaire du technopôle, géré par le CROUS de Bretagne, est fermé. Alors que l'état du bâtiment, fortement dégradé, était connu, aucune mesure n'a été prise pour éviter cette situation dont il est à craindre qu'elle se prolonge si rien n'est fait. En raison de cette fermeture, des solutions de fortune ont été proposées aux étudiants comme la possibilité de déjeuner dans les établissements dans des salles nécessairement inadaptées à la restauration ou comme la venue de food trucks sur le site afin de proposer aux étudiants des sandwichs ou des repas à réchauffer. Par ailleurs, la distance des autres restaurants universitaires brestois empêchent les étudiants d'aller déjeuner dans les autres restaurants universitaires de la métropole. Au-delà de la colère et de l'incompréhension des étudiants, cette fermeture a lieu au moment où les futurs étudiants formulent leurs vœux dans Parcoursup. Le campus, qui ne compte ni boulangerie, ni commerce alimentaire, pâtira forcément de cette situation. Le diagnostic technique général mené par un organisme indépendant a confirmé le 6 février 2025 la vétusté du bâtiment, ainsi que celle de certains équipements. Une première rencontre a eu lieu avec le CROUS, qui annonce qu'une remise en état du bâtiment coûtera 8 millions d'euros. Surtout, il est acquis désormais qu'en conséquence, le restaurant universitaire du technopole de Plouzané ne rouvrira pas ses portes avant au moins 4 ans. Les solutions envisageables à court ou moyen terme nécessitant une importante réaction, implication et participation de l'administration, il lui demande ce que le Gouvernement entend faire pour permettre aux 500 étudiants du technopôle Brest-Iroise de déjeuner et dîner dans des conditions optimales dans l'attente de la réouverture de restaurant universitaire.
Réponse en séance, et publiée le 12 mars 2025
RESTAURANT UNIVERSITAIRE DU TECHNOPÔLE BREST-IROISE DE PLOUZANÉ
M. le président . La parole est à M. Didier Le Gac, pour exposer sa question, no 211, relative au restaurant universitaire du technopôle Brest-Iroise de Plouzané.
M. Didier Le Gac . Le technopôle de Brest-Iroise, situé dans ma circonscription, sur la commune de Plouzané, à quelques kilomètres de Brest, regroupe plusieurs établissements d'enseignement supérieur, comme l'École nationale d'ingénieurs de Brest (EniB) ou encore l'Institut universitaire européen de la mer (Iuem), et accueille près de 500 étudiants. C'est le premier pôle européen des sciences de la mer et nous en sommes fiers !
Or, le 15 janvier 2025, l'unique restaurant universitaire qui accueillait tous les étudiants du technopôle a fermé ses portes. Le bâtiment du restaurant universitaire, géré par le centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Bretagne est, en effet, très fortement dégradé. Alors que cette situation était connue, aucune mesure n'a été prise pour anticiper et éviter, à temps, une fermeture qui risque de durer plusieurs années.
Si, pour pallier cette fermeture, des solutions de fortune ont été proposées aux étudiants – comme la venue sur le site d'un food truck qui leur propose des repas à réchauffer –, la distance des autres restaurants universitaires brestois empêche les étudiants du technopôle d'aller y déjeuner. Pour eux, le repas à 1 euro, dont le gouvernement a récemment souhaité élargir le bénéfice à tous les étudiants, est loin d'être une réalité.
Le 6 février 2025, le diagnostic technique général mené par un organisme indépendant a confirmé la grande vétusté du bâtiment ainsi que celle de certains équipements. Une première rencontre a eu lieu avec le Crous : il annonce qu’une remise en état du bâtiment coûterait au bas mot 8 millions d'euros et entraînerait la fermeture du restaurant pendant quatre ans au moins.
La situation du restaurant universitaire de Plouzané a révélé la vétusté des autres restaurants universitaires finistériens, ce qui m'inquiète beaucoup. Les solutions envisageables à court ou moyen terme nécessitent un engagement fort de l'administration. J'aimerais savoir ce que le gouvernement entend faire pour permettre aux 500 étudiants du technopôle Brest-Iroise de déjeuner et de dîner dans de bonnes conditions.
M. le président . La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique.
Mme Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'intelligence artificielle et du numérique . Je vous prie de bien vouloir excuser le ministre Philippe Baptiste, retenu à Varsovie pour un Conseil de l'Union européenne.
La décision de fermer le restaurant universitaire du pôle universitaire de Plouzané – dont je salue à mon tour l'excellence – s'est imposée au Crous le 14 janvier. Le restaurant, vétuste, ne pouvait plus accueillir les étudiants et les personnels dans de bonnes conditions. Face à cette situation inédite, il a fallu garantir la continuité de la restauration pour les étudiants du campus : le Crous a pris des mesures rapides avec l'installation, dans les quarante-huit heures, à titre provisoire, d'un food truck.
Le ministère suit cette situation avec la plus grande attention afin d'être en mesure de construire, avec les acteurs locaux, des solutions de moyen et long terme. Dans ce cadre, un allongement de la pause méridienne pourra être envisagé afin de permettre aux étudiants qui le souhaiteraient de se rendre dans d'autres restaurants universitaires.
Monsieur le député, vous pouvez être assuré que l'accès des étudiants à une alimentation de qualité à tarif modéré est une priorité majeure du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ainsi, 80 % de la hausse de 30 millions d'euros de la subvention pour charge de service public du réseau des Crous prévue en 2025 seront affectés à la restauration : cela permettra d'ouvrir plus de 3 000 places nouvelles en restaurant universitaire à la rentrée prochaine.
M. le président . La parole est à M. Didier Le Gac.
M. Didier Le Gac . Madame la ministre, la réponse est un peu courte ! Les services qui l'ont préparée vous ont fourni des éléments insuffisants.
On ne pourra pas faire l'économie d'un plan pluriannuel d'investissements et d'un audit généralisé des restaurants universitaires du Finistère et de Bretagne. J'ai été averti que d'autres restaurants universitaires de la région pourraient connaître le même sort tant ils sont vétustes et en mauvais état. C'est un mauvais signal envoyé aux étudiants !
Certes, à Plouzané, le Crous a mis en œuvre rapidement une solution provisoire mais elle n'est pas satisfaisante. Je me rapprocherai du ministre de l'enseignement supérieur pour obtenir une réponse de fond, plus complète.
Auteur : M. Didier Le Gac
Type de question : Question orale
Rubrique : Enseignement supérieur
Ministère interrogé : Enseignement supérieur et recherche (MD)
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche (MD)
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 mars 2025