Motion de censure
Question de :
M. Ian Boucard
Territoire de Belfort (1re circonscription) - Droite Républicaine
Question posée en séance, et publiée le 5 décembre 2024
MOTION DE CENSURE
Mme la présidente . La parole est à M. Ian Boucard.
M. Ian Boucard . Je veux d'abord dire que la séance de questions au gouvernement à laquelle nous assistons est irréelle : on y voit des députés de gauche et d'extrême droite demander des mesures concrètes à un gouvernement qu'ils souhaitent renverser dans quelques minutes. (Applaudissements sur les bancs des groupes DR, EPR, Dem et HOR. – Exclamations sur plusieurs bancs du groupe RN.)
M. Hervé de Lépinau . Vous êtes là ? Pendant le budget, on ne vous a pas vus !
M. Ian Boucard . Dans quelques minutes en effet, l'Assemblée nationale débattra de la motion de censure déposée par les deux extrêmes contre le gouvernement. Dans quelques minutes, chaque député devra prendre ses responsabilités (Exclamations sur les bancs des groupes RN, LFI-NFP et UDR) face à la situation du pays. Chacun devra choisir, en son âme et conscience, entre l'ordre et le chaos ! (Applaudissements sur les bancs du groupe DR et sur quelques bancs du groupe EPR.)
M. Philippe Gosselin . Très bien !
M. Ian Boucard . Monsieur le premier ministre, depuis votre nomination, vous n'avez eu de cesse de tendre la main à chaque groupe politique pour permettre l'adoption d'un budget qui protège les Français tout en réduisant notre dette publique abyssale. Ceux qui s'apprêtent à voter la censure (L'orateur désigne de la main les bancs du groupe RN) expliquent que nous pourrions appliquer le budget pour 2024 sans conséquences néfastes pour les Français.
Mme Justine Gruet . Mensonge !
M. Ian Boucard . Mais c'est un mensonge ! (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NFP.) En effet, plus de 400 000 Français qui n'étaient pas imposables le deviendront, et 18 millions d'entre eux verront leurs impôts augmenter. (Applaudissements sur les bancs des groupes DR, EPR, Dem et HOR.)
Nos agriculteurs, qui ont tant attendu et qui en ont tellement besoin (Mêmes mouvements), seront privés des mesures budgétaires d'accompagnement prévues dans le PLF pour 2025. Ils en seront privés par le vote de ceux qui font semblant de les soutenir lorsqu'ils manifestent. (Les applaudissements s'intensifient sur les bancs des groupes DR, EPR, Dem et HOR. – Exclamations sur les bancs des groupes RN et UDR.)
Si le gouvernement est renversé, nos militaires ne verront pas leur budget augmenter comme le prévoyait la loi de programmation militaire. Si le gouvernement est renversé, le ministre de l'intérieur ne pourra pas poursuivre la politique volontariste qu'il a enclenchée en matière de sécurité et de lutte contre l'immigration irrégulière.
Mme Mathilde Panot . C'est vraiment la question du désespoir !
M. Ian Boucard . L'alliance irrationnelle entre le Rassemblement national et la gauche pourrait ajouter à la crise économique une crise politique et institutionnelle ! (Applaudissements sur les bancs du groupe DR. – Exclamations sur les bancs des groupes RN et LFI-NFP.) Ils disent défendre les Français, mais ils placent en réalité leur agenda politique avant l'intérêt supérieur de la nation. La France insoumise veut la censure pour mettre à mal nos institutions (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NFP) ; le RN veut la censure pour faire oublier les problèmes judiciaires de Mme Le Pen. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.)
Alors, monsieur le premier ministre, le groupe Droite républicaine, mené par Laurent Wauquiez, souhaite que cette motion de censure échoue pour vous permettre de poursuivre votre mission courageuse de redressement de notre pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes DR, EPR, Dem et HOR.)
Mme Anaïs Belouassa-Cherifi . Bla bla bla !
Mme la présidente . La parole est à Mme la ministre déléguée auprès du premier ministre, porte-parole du gouvernement.
Mme Maud Bregeon, ministre déléguée auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement . Ne nous voilons pas la face : dans quelques heures, nous assisterons très probablement à une convergence des luttes entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, DR, Dem et HOR),…
Un député du groupe RN . Ça va bien se passer !
Mme Maud Bregeon, ministre déléguée . …une convergence des luttes entre ces ingénieurs du chaos (Exclamations sur les bancs des groupes RN et LFI-NFP)…
M. Philippe Gosselin . La coalition des contraires, la carpe et le lapin ! C'est honteux et scandaleux !
Mme Maud Bregeon, ministre déléguée . …qui priveront nos policiers, nos militaires et nos agriculteurs du budget qui leur était dû. (Applaudissements sur les bancs du groupe DR. – Mme Constance Le Grip applaudit également.)
M. Sébastien Chenu . Vous avez ruiné le pays !
Mme Maud Bregeon, ministre déléguée . Vos électeurs, mesdames et messieurs les députés du Rassemblement national, ont-ils voté pour un recul du budget de la sécurité, engendré par l'addition de vos voix avec celles de ceux qui veulent désarmer ses agents ? (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, DR et HOR. – Vives exclamations sur les bancs des groupes RN et UDR. – Brouhaha.) Je n'en suis pas certaine. Les agriculteurs qui ont voté pour vous ont-ils voté pour un recul du budget qui leur était alloué ? (« Allez, au revoir ! » sur les bancs du groupe RN. – Le brouhaha s'intensifie jusqu'à la fin de l'intervention de Mme la ministre, couvrant parfois sa voix.)
Mme Christelle D'Intorni . Il faut partir !
Mme Maud Bregeon, ministre déléguée . Et affaiblir la justice, était-ce vraiment dans le programme du Nouveau Front populaire ? (Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NFP et EcoS.) Chacun fera son choix en toute connaissance de cause et assumera, devant ses électeurs, d'être à l'origine d'un affaiblissement durable du pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, DR, Dem et HOR. – Bruit.)
Auteur : M. Ian Boucard
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Gouvernement
Ministère interrogé : Porte-parole du Gouvernement
Ministère répondant : Porte-parole du Gouvernement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 décembre 2024