Question au Gouvernement n° 26 :
Mission d’information sur la soumission chimique

17e Législature

Question de : Mme Sandrine Josso
Loire-Atlantique (7e circonscription) - Les Démocrates

Question posée en séance, et publiée le 9 octobre 2024


MISSION D'INFORMATION SUR LA SOUMISSION CHIMIQUE

Mme la présidente . La parole est à Mme Sandrine Josso.

Mme Sandrine Josso . Le 14 novembre dernier, j’ai été victime de soumission chimique. Sept mois après ce traumatisme et une lutte acharnée aux côtés de l’association M'endors pas, fondée par Caroline Darian Peyronnet, la fille de Gisèle Pélicot, je lançais, avec la sénatrice Véronique Guillotin, une mission gouvernementale mandatée par Gabriel Attal, qui fut l'un de mes premiers soutiens, tout comme François Bayrou.

Notre objectif est d'aider à identifier et à détecter les cas de soumission chimique pour améliorer la prise en charge des victimes. Aujourd’hui, un procès historique se tient en Avignon pour juger les crimes effroyables commis sur Gisèle Pélicot.

Monsieur le Premier ministre, dès votre nomination, nous vous avons écrit pour que cette mission soit reconduite immédiatement. Nous le devons à toutes les victimes de ce pays, qui ont vu, comme moi, leur vie basculer après avoir été droguées à leur insu, et pour que cesse enfin ce crime parfait qui ravage, anéantit et détruit la vie de milliers de Françaises et de Français.

Le monde nous regarde et la France se doit d’être exemplaire. Il faut que la honte change de camp, mais cela ne se pourra que si l'on comprend enfin la douleur des victimes et que si l'on aide les professionnels qui les accompagnent dans leur reconnaissance et leur reconstruction.

Pour que les victimes puissent entendre qu'on les croit, qu'elles ne soient plus seules, que la société tout entière fasse bloc contre ces crimes, il est urgent d’agir. Relançons ensemble cette mission. (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent longuement.)

Mme la présidente . La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Mme Salima Saa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes . Je vous remercie pour votre engagement contre les violences faites aux femmes et plus particulièrement contre le danger que représente la soumission chimique. Vous avez transformé avec un courage rare votre vécu en force d'action. La lutte contre les violences sexuelles et sexistes a été érigée en priorité par le Premier ministre Michel Barnier dans sa déclaration de politique générale. Il a ainsi posé une ligne rouge : son gouvernement ne fera preuve d'aucune tolérance à l'égard des violences faite aux femmes.

C'est pourquoi le Premier ministre a décidé de vous nommer à nouveau parlementaire en mission sur la lutte contre la soumission chimique comme violence faite aux femmes, de même que la sénatrice Véronique Guillotin, qui travaille avec vous sur le sujet. (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR et Dem.) Je salue cette décision, qui était nécessaire et attendue. Elle vous permettra d'achever la mission que vous avait confiée Gabriel Attal le 8 avril dernier.

Comme vous, je suis convaincue que nous devons accélérer pour protéger les femmes, les enfants et les hommes de ces abus, qui frappent jusqu'au sein du cercle familial, ce dont témoignent les viols de Mazan. Je serai très attentive à vos recommandations. Nous en avons déjà évoqué quelques-unes, comme le kit du lendemain, qui permettrait aux victimes d'agir rapidement pour leur sécurité.

La violence de la soumission chimique peut frapper dans n'importe quel contexte. Elle fait très peur à nos jeunes filles, qui ne se sentent pas toujours en sécurité quand elles sortent. Je salue le courage de celles qui s'engagent et témoignent pour sensibiliser nos concitoyens, en particulier Caroline Darian, la fille de Gisèle Pélicot, fondatrice de l'association M'endors pas. (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, EcoS et Dem. – Mme Hanane Mansouri applaudit également.) Je l'ai rencontrée, à vos côtés, pour échanger au sujet des solutions à apporter maintenant, pas dans un an. C'est le sens de la cellule d'urgence que je crée avec Paul Christophe, ministre des solidarités, et plusieurs de mes collègues au Gouvernement, notamment le garde des sceaux. (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, DR et Dem.)

Données clés

Auteur : Mme Sandrine Josso

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Drogue

Ministère interrogé : Égalité entre les femmes et les hommes

Ministère répondant : Égalité entre les femmes et les hommes

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 octobre 2024

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