Question écrite n° 2994 :
Effondrement de la rentabilité des charcutiers-traiteurs

17e Législature

Question de : M. Alexandre Dufosset
Nord (18e circonscription) - Rassemblement National

M. Alexandre Dufosset alerte Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l'économie sociale et solidaire, sur la crise que traverse le secteur de la charcuterie-traiteur, composante essentielle du tissu économique et du patrimoine gastronomique français puisque 95 % des Français consomment de la charcuterie une fois par semaine (selon un sondage de la Fédération des industriels charcutiers traiteurs). On observe une augmentation des difficultés financières et des défaillances, notamment pour les traiteurs, fragilisés par les conséquences de la crise sanitaire et la baisse structurelle de la consommation de matière animale. Selon un rapport de la Banque de France, plus de 30 % des entreprises du secteur sont chroniquement en déficit d'exploitation. Il lui demande donc quelles mesures concrètes le Gouvernement entend mettre en œuvre pour enrayer l'érosion de la rentabilité des entreprises de charcuterie-traiteur et les accompagner face à la hausse des coûts des matières premières et de l'énergie et quelles actions sont envisagées pour favoriser la transmission de ces entreprises artisanales et soutenir l'attractivité du secteur.

Réponse publiée le 1er juillet 2025

Le Gouvernement est très attentif à la situation des entreprises de ce secteur qui participent, par leur activité, à la mise en avant du patrimoine culinaire français et de nos territoires. Le secteur de la Boucherie-Charcuterie-Traiteur est impacté par le recul de la consommation des ménages en viandes et produits à base de viande. Cette tendance tient aux changements d'habitudes alimentaires des Français (flexitarisme, véganisme, etc), mais également à la baisse du pouvoir d'achat des ménages. Dans ce contexte, le Gouvernement a fait le choix de soutenir la consommation en prenant différentes mesures de protection du pouvoir d'achat des français face à la hausse des prix. Dans le même temps, des mesures d'aides ont été mises en place pour protéger les entreprises françaises face à l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz. Il s'agit notamment du plafond de prix pour les très petites entreprises (TPE), de l'amortisseur électricité pour les petites et moyennes entreprises (PME) et TPE non éligibles au plafond de prix (97 % des entreprises de charcuteries artisanales sont des TPE de moins de 20 salariés d'après l'Observatoire des métiers de l'alimentation), ainsi que du guichet d'aide au paiement des factures pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) remplissant certaines conditions. En outre, le Gouvernement est très attentif au développement économique du secteur des commerces de proximité, dont font partie intégrante les charcuterie-traiteurs, qui participe à l'attractivité des territoires, à l'économie locale, à la consommation durable et responsable et représente un fort vecteur de lien social. En témoignent la mise en œuvre des programmes Action cœur de ville (lancé en 2018) et Petites villes de demain (lancé en 2020), tous deux pilotés par l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), ou le lancement en mars 2023 du dispositif national de soutien au commerce rural visant à encourager la création de commerces, tels que des charcuterie-traiteurs, dans des communes qui en sont dépourvues. Pour ce qui est de l'attractivité et de la transmission d'entreprises, la Ministre du commerce, de l'artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l'économie sociale et solidaire a lancé les Assises de la restauration et des métiers de bouche en lien avec les organisations professionnelles concernées. Ces Assises lancées début mai visent à proposer d'ici octobre des mesures de soutien au développement économique des commerces de bouche. Ces travaux viseront notamment à valoriser les métiers de l'artisanat alimentaire, à favoriser la transmission-reprise d'entreprises, ou encore à accompagner les professionnels dans la transition écologique et numérique de leur secteur.

Données clés

Auteur : M. Alexandre Dufosset

Type de question : Question écrite

Rubrique : Commerce et artisanat

Ministère interrogé : Commerce, artisanat, PME, économie sociale et solidaire

Ministère répondant : Commerce, artisanat, PME, économie sociale et solidaire

Dates :
Question publiée le 31 décembre 2024
Réponse publiée le 1er juillet 2025

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