Question écrite n° 4498 :
Protection policière des magistrats dans le cadre d'affaires sensibles

17e Législature

Question de : Mme Marie-Noëlle Battistel
Isère (4e circonscription) - Socialistes et apparentés

Mme Marie-Noëlle Battistel attire l'attention de M. le ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice, sur la protection policière des magistrats, un enjeu fondamental pour garantir le bon fonctionnement de la justice en France. Or, dernièrement, plusieurs affaires ont mis en lumière des menaces et pressions exercées à l'encontre de magistrats dans l'exercice de leurs fonctions, qu'il s'agisse d'intimidations, de menaces physiques ou numériques, voire d'atteintes directes à leur intégrité. Si des dispositifs existent déjà, notamment en matière de protection fonctionnelle et de sécurité des tribunaux, il s'agit de renforcer dispositifs de protection directe des magistrats qui traitent d'affaire sensible et notamment de dossiers liés au narcotrafic ou au terrorisme à l'aune de menace grandissante. Actuellement, cette mission de protection incombe au ministère de l'intérieur qui décide, après avis de la DGSI, de placer ou non un magistrat sous protection renforcé. Or le cadre actuel interroge sur son efficacité afin d'assurer la sécurité pleine et entière des magistrats et ce malgré la création d'un bureau spécial au sein du ministère de la justice, afin de faciliter le dialogue sur ce point entre les deux ministères concernés. Elle souhaite donc savoir si le Gouvernement envisage de renforcer les moyens et dispositifs de protection, notamment en matière de protection physique des magistrats, afin d'éviter les refus de protection trop soulevant relevés actuellement.

Réponse publiée le 17 juin 2025

Conformément à l'instruction relative à la protection rapprochée du 23 mai 2016, les missions de protection individuelle sont accordées sur décision du ministre de l'intérieur. Le service de la protection (SDLP) est chargé de leur mise en œuvre sous l'autorité du directeur général de la police nationale. Le SDLP assure la sécurité de magistrats dans plusieurs situations. Le SDLP protège, comme tout citoyen ou résident sur le territoire national, tout magistrat qui fait l'objet d'une menace terroriste. Cette menace est évaluée par la direction générale de la sécurité intérieure. Cette évaluation peut être réalisée soit du fait des fonctions exercées, soit du fait de la participation d'un magistrat à un procès anti-terroriste sensible. En outre, s'agissant des menaces représentées par la criminalité organisée et notamment le narcotrafic, les mesures prises en la matière sont le plus souvent mises en œuvre par des services territoriaux de police et de gendarmerie après accord du préfet territorialement compétent. Le SDLP n'assure traditionnellement pas de protection en dehors de celles liées à la menace terroriste. Depuis quelques mois toutefois, le SDLP est engagé dans certaines missions relevant de cette catégorie, pour répondre à une menace de criminalité organisée. Ce type de protection rapprochée est une attribution nouvelle pour le SDLP, qui sort du champ habituel de ses missions, principalement axées autour de la sûreté de l'État et de la sécurité des membres du Gouvernement, des personnes menacées par le terrorisme et des chefs d'État ou de gouvernement étrangers en visite sur le territoire de la République. En tout état de cause, dès lors que l'évaluation de la menace réalisée par le ministère de l'intérieur (direction générale de la sécurité intérieure) le justifie, le SDLP met en œuvre des mesures de protection.

Données clés

Auteur : Mme Marie-Noëlle Battistel

Type de question : Question écrite

Rubrique : Justice

Ministère interrogé : Justice

Ministère répondant : Intérieur

Dates :
Question publiée le 25 février 2025
Réponse publiée le 17 juin 2025

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