Question écrite n° 4742 :
Pollution plastique et impacts sur l'environnement et la santé

17e Législature

Question de : M. Mickaël Bouloux
Ille-et-Vilaine (8e circonscription) - Socialistes et apparentés

M. Mickaël Bouloux appelle l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche sur la problématique de la pollution plastique et ses impacts sur l'environnement ainsi que sur la santé humaine. La production de plastique en France augmente de façon exponentielle et, à l'échelle mondiale, a doublé en 20 ans. Alors que les négociations pour aboutir à l'adoption d'un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique ont récemment échoué, il est urgent que la France prenne les mesures nécessaires pour lutter contre cette crise planétaire. En effet, non seulement la production de plastique augmente, mais les solutions pour le recycler n'évoluent pas. Aujourd'hui, moins d'un tiers des déchets plastiques sont recyclés en France. Des millions de tonnes de déchets plastiques continuent d'être enfouis dans des décharges ou exportés depuis l'Union européenne vers des pays tiers. Il est donc essentiel d'accélérer la transformation des modèles de production, de consommation et de traitement des déchets plastiques afin de réduire leurs effets délétères sur l'environnement et la santé. Les impacts négatifs des microplastiques sur l'environnement sont bien connus, mais leur menace pour la santé humaine reste encore trop peu abordée. Des études ont démontré des liens entre la présence de plastique dans l'organisme et l'altération de certains organes, notamment à cause des substances chimiques qu'il contient. Les femmes sont particulièrement exposées à ces risques à travers l'utilisation de protections hygiéniques. Par ailleurs, les emballages restent le premier poste consommateur de plastique en France, principalement en raison des emballages à usage unique. Le secteur de la consommation apparaît donc comme une priorité. Bien que la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire ait constitué une avancée, sa portée demeure limitée. De plus, l'annulation récente par le Conseil d'État du décret relatif à l'emballage plastique des fruits et légumes, dû à un vice substantiel du Gouvernement, a marqué un recul. Il ne s'agit plus simplement d'attendre une adaptation des industriels, mais d'engager une transition structurelle en faveur d'une diminution de la production de plastique et de progrès en matière de recyclage. Il souhaite connaître les mesures contraignantes envisagées par le Gouvernement ainsi que les solutions alternatives qu'il propose aux consommateurs, qui subissent les dangers de la pollution plastique.

Réponse publiée le 17 juin 2025

Le Gouvernement rappelle que la lutte contre le plastique à usage unique constitue une priorité nationale, inscrite au coeur de la loi anti gaspillage. Cette loi engage une transformation profonde de nos modèles de production et de consommation. Elle fixe l'objectif de sortie du plastique à usage unique à l'horizon 2040, avec une trajectoire encadrée par des plans quinquennaux fixant des cibles précises de réduction, de réemploi et de recyclage (3R). Le décret relatif aux objectifs 3R des emballages en plastique pour la période 2021-2025 prévoit notamment une réduction de 20 % des emballages plastiques à usage unique d'ici 2025, dont au moins la moitié par le recours au réemploi, la suppression des emballages inutiles et une augmentation significative de la recyclabilité des plastiques. Un bilan intermédiaire de cette toute première stratégie sera publié dans les prochaines semaines, et le Gouvernement travaille d'ores et déjà à la définition de nouvelles mesures visant à réduire les emballages plastiques, et à développer le réemploi, en tenant compte de ce bilan et de la règlementation européenne, notamment des exigences du règlement sur les emballages publié en janvier 2025. La loi anti gaspillage a également interdit progressivement de nombreux produits plastiques à usage unique (vaisselle, pailles, boîtes en polystyrène expansé, etc.), l'utilisation de la vaisselle jetable pour les repas pris sur place et renforcé la responsabilité élargie des producteurs (REP), notamment en matière de performance de tri, de recyclage et de soutien à l'incorporation de matière plastique recyclée. Le « plan plastique » annoncé lors du Conseil de planification écologique en mars 2025, et sur lequel le Gouvernement travaille actuellement, doit permettre d'accélérer sur ces différents aspects. Concernant les protections hygiéniques, le Gouvernement est particulièrement attentif aux enjeux sanitaires et environnementaux. À ce titre, la transparence sur la composition des produits a été renforcée par la loi anti gaspillage, avec une obligation d'information des substances contenues dans les produits. La récente annulation du décret relatif à l'interdiction des emballages plastiques pour certains fruits et légumes, ne remet pas en cause la volonté du Gouvernement d'appliquer les dispositions prévues par la loi. D'ailleurs, cette interdiction a été reprise au niveau européen, dans le cadre du règlement sur les emballages mentionné précédemment, et sera applicable à tous les États membres en 2030. Enfin, au niveau international, la France reste pleinement mobilisée dans les négociations pour un traité mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique, afin de soutenir une réponse coordonnée à cette crise globale.

Données clés

Auteur : M. Mickaël Bouloux

Type de question : Question écrite

Rubrique : Pollution

Ministère interrogé : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche

Ministère répondant : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche

Dates :
Question publiée le 4 mars 2025
Réponse publiée le 17 juin 2025

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