Question au Gouvernement n° 581 :
Guerre commerciale

17e Législature

Question de : M. Charles Rodwell
Yvelines (1re circonscription) - Ensemble pour la République

Question posée en séance, et publiée le 9 avril 2025


GUERRE COMMERCIALE

Mme la présidente . La parole est à M. Charles Rodwell.

M. Charles Rodwell . Ma question s'adresse au ministre de l'Europe. « La victoire de Donald Trump est une espérance pour la France. » Ces mots sont ceux d'Éric Ciotti,…

M. Philippe Vigier . Eh oui !

M. Charles Rodwell . …publiés au moment même où tout l'état-major de l'extrême droite française, de Knafo à Aliot, s'envolait pour Washington, pour aller faire la claque à l'investiture du nouveau président américain. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes EPR et DR.)

Ce même président ne souhaite qu'une seule chose : le massacre de l'industrie française et européenne. Chers collègues, les masques tombent. Trump et Le Pen, c'est le même combat. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes EPR, DR et Dem. – Exclamations sur les bancs du groupe RN.)

M. Alexandre Dufosset . Qui a invité Trump à Notre-Dame ? C'est Macron !

M. Charles Rodwell . Face à ces souverainistes de pacotille, les Français peuvent compter sur nous pour tenir notre cap vers l'indépendance de la France et la puissance de l'Europe. La vision que nous défendons depuis huit ans avec Emmanuel Macron est la bonne. Nous vivons dans un monde en guerre économique, où les agressions commerciales de la Chine et des États-Unis frappent de plein fouet les industries française et européenne. Les frasques de Donald Trump ont le mérite d'être claires. Les États-Unis ont tourné le dos à l'Europe. Pour nous, Français et Européens, l'heure du choix est venue. Certains choisiront la soumission aux ayatollahs du trumpisme. Nous, nous choisissons de protéger les entreprises face aux agressions commerciales qu'elles subissent et de taxer à nos frontières les importateurs chinois et américains qui polluent et ne respectent pas nos règles. Nous choisissons la négociation de puissance à puissance.

Monsieur le ministre, un grand pas a été franchi hier. Les vingt-sept États européens engagent ensemble le bras de fer commercial avec les États-Unis. Notre proposition commune est claire : zéro taxe pour zéro taxe ; taxe massive contre taxe massive.

M. Philippe Vigier . Très bien !

M. Charles Rodwell . C'est l'objet de ma question : quelles mesures seront prises par la France et l'Europe si les États-Unis continuent de refuser cet accord ? (Applaudissements sur les bancs des groupes EPR, Dem et HOR.)

Mme la présidente . La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'Europe.

M. Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe . Les États-Unis ont lancé une offensive commerciale totalement injustifiée et brutale contre les intérêts économiques de l'Union européenne. Face à des tarifs douaniers qui ne présentent aucune espèce d'explication rationnelle qui tiendrait à la relation commerciale entre les États-Unis et l'Europe, il n'y a qu'une voie possible, celle de la fermeté, de l'unité et de la proportionnalité de la réponse.

M. Alexandre Dufosset . Il y a de quoi trembler !

M. Benjamin Haddad, ministre délégué . Face à l'offensive américaine, tout signe de faiblesse ou toute concession unilatérale serait bien sûr interprété comme des encouragements à aller plus loin dans la guerre économique. La guerre commerciale et le protectionnisme ne sont dans l'intérêt de personne. Nous souhaitons le dialogue et la désescalade. La meilleure façon d'aboutir à la désescalade est de défendre nos intérêts en Européens, de façon unie. La Commission européenne apportera dans les prochains jours une première réponse aux droits de douane sur l'acier et l'aluminium.

M. Thierry Tesson . Ils vont avoir peur !

M. Benjamin Haddad, ministre délégué . Ensuite, nous élaborerons ensemble un deuxième paquet plus important de mesures pour réagir. Ces dernières années, sous l'impulsion de la France et du président de la République, l'Union européenne est sortie de sa naïveté commerciale. (Rires sur les bancs du groupe RN.) Elle a développé des instruments, notamment le bouclier anticoercition, qui nous donne une palette d'outils pour répondre et trouver le chemin de la désescalade.

Vous avez raison de le souligner : face à cette bascule du monde, face aux menaces et aux guerres commerciales, il n'y a qu'une seule réponse, qui ne se trouve ni dans la soumission promue par le Rassemblement national ni dans le repli et les discours antieuropéens, mais bien dans l'unité et la souveraineté de l'Europe. (Exclamations sur les bancs du groupe RN. – Applaudissements sur les bancs du groupe EPR.)

Données clés

Auteur : M. Charles Rodwell

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Commerce extérieur

Ministère interrogé : Europe

Ministère répondant : Europe

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 avril 2025

partager