Question de : Mme Maud Petit
Val-de-Marne (4e circonscription) - Les Démocrates

Mme Maud Petit attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre des outre-mer sur les conséquences, pour les Antilles, des réductions budgétaires de l'administration Trump dans la recherche climatique. Le nouveau président des États-Unis, Donald Trump n'a jamais fait mystère de son climatoscepticisme. Par le passé, il avait qualifié le changement climatique de « canular ». Tout juste investi, l'une de ses premières décisions aura été de retirer les USA des accords de Paris sur le climat. Décision qu'il avait également prise lors de son premier mandat au cours duquel il avait annulé plus de 160 normes environnementales. Son second mandat semble s'inscrire dans la même ligne. C'est ainsi que, sur le site de la Maison Blanche, toutes les sections consacrées au changement climatique ont disparu. Tout aussi inquiétant : des subventions de recherche ont été gelées et des agences, comme la FEMA (agence fédérale de la gestion des situations d'urgence), l'EPA (agence américaine de protection de l'environnement) ou encore la NOOA (agence américaine chargée des prévisions météorologiques, de l'analyse du climat et de la conservation marine), ont vu leurs crédits fortement diminués et de nombreux scientifiques être licenciés. Mme la députée s'en inquiète. Et ce d'autant plus que les décisions concernant la NOOA ont un impact direct sur la prévention des tsunamis aux Antilles. Si la France dispose bien de centres d'alerte, aucun ne surveille cette partie du globe : Ils sont opérationnels en Méditerranée occidentale et dans la zone nord-est de l'Atlantique. La Martinique et la Guadeloupe dépendent donc du système d'alerte américain Pacific Tsunami Warning Center qui est, lui-même, chapeauté par la NOOA. Or, faute de crédits et de personnel, cette agence ne pourra plus assurer cette mission, d'autant qu'il été donné consigne à ses chercheurs de ne plus partager d'informations avec leurs collègues français de l'Institut français de recherche sur l'océan. Face à cette situation inquiétante, Mme la députée craint que, sous l'ère Trump, les États-Unis ne reviennent à une politique climatosceptique. Elle l'interroge donc afin de savoir quel dispositif il compte déployer pour que les habitants des Antilles françaises puissent être prévenus en cas de tsunami.

Réponse publiée le 10 juin 2025

Si le ministère de l'Intérieur est chargé de l'alerte à la population, notamment sur la base des informations des organismes de surveillance, il n'est pas directement chargé de l'observations des aléas. Toutefois, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) a été destinataire des éléments suivants en matière d'alerte montante ou de surveillance des risques par les organismes experts, dont les organismes américains. Dans chaque bassin océanique, les groupes internationaux de coordination (GIC), mis en place sous l'égide de la commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO, se réunissent annuellement. La France est représentée au sein de ces instances et, suivant les bassins, participe aux travaux internationaux. Pour les Antilles, c'est le centre d'alerte du Pacifique (PTWC), basé à Hawaï qui émet les alertes et diffuse les bulletins à l'ensemble des Etats intéressés. Il est opéré par l'agence nationale de l'océan et de l'atmosphère américaine (NOAA). L'ensemble des messages d'alerte au tsunami envoyés transitent par le système mondial des télécommunications (SMT) établi par l'organisation météorologique mondiale (OMM). Dans ce cadre, les organismes de météorologie sont très largement désignés par leur gouvernement pour recevoir les alertes tsunamis, car ils sont connectés au SMT. Ainsi, les messages d'alerte sont envoyés à l'ensemble des pays sans distinction et ne relèvent pas d'échange de données entre chercheurs ou de projets de recherche. Le dernier GIC du système d'alerte aux tsunamis pour la Caraïbe (GIC-SATCAR) s'est tenu du 5 au 9 mai 2025. La question de l'incidence de la baisse de budget de la NOAA sur le système d'alerte a été évoquée en séance plénière. La délégation américaine a indiqué que son agence NOAA, par l'intermédiaire de ses centres d'alerte aux tsunamis et du centre international d'information sur les tsunamis, s'engage à continuer de fournir le service d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique et dans les Caraïbes et les régions adjacentes.

Données clés

Auteur : Mme Maud Petit

Type de question : Question écrite

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : Outre-mer

Ministère répondant : Intérieur

Dates :
Question publiée le 15 avril 2025
Réponse publiée le 10 juin 2025

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