Question au Gouvernement n° 635 :
Défilé du 1er mai

17e Législature

Question de : M. Jérôme Guedj
Essonne (6e circonscription) - Socialistes et apparentés

Question posée en séance, et publiée le 7 mai 2025


DÉFILÉ DU 1ER MAI

Mme la présidente . La parole est à M. Jérôme Guedj.

M. Jérôme Guedj . En France, nous avons toujours vécu le 1er mai comme un moment de solidarité ; il a parfois été un moment de fête et toujours un moment de lutte. Je pense évidemment au cortège puissant de Dunkerque, qui a défilé pour ArcelorMittal (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs des groupes EPR et Dem) ; salariés, syndicalistes et élus ont manifesté pour sauver leurs emplois, leurs vies, leur territoire et pour défendre notre industrie.

Le combat social, c'est l'essence de notre engagement : les congés payés, la retraite, la sécurité sociale, la dignité au travail.

M. Laurent Jacobelli . Attention, Jérôme Guedj, à LFI !

M. Jérôme Guedj . Mais pour nous, socialistes, fidèles à Jaurès, ce combat est indissociable du combat pour la République et du combat pour la paix. (Mêmes mouvements.) Or ces dernières semaines, on nous conteste le droit de les mener avec notre voix propre et forte, celle de la gauche socialiste et républicaine, celle de la République sociale.

M. Laurent Jacobelli . Il ne fallait pas s'allier à LFI !

M. Fabien Di Filippo . On a les alliés qu'on mérite, en politique !

M. Jérôme Guedj . Eh bien ces combats, nous les mènerons, sans baisser la tête, jamais ! Avec le respect de l'intégrité physique,…

M. Olivier Falorni. Absolument !

M. Jérôme Guedj . …l'amour de la dispute apaisée. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur plusieurs bancs des groupes EPR et Dem.) Avec comme exigence de chaque instant le courage de la nuance et l'universalisme. N'en déplaise aux parangons de la pureté idéologique, qui brutalisent le débat public et le conflictualisent jusqu'à essentialiser et à jeter en pâture ceux qui n'utilisent pas leurs mots et n'épousent pas leur stratégie de pompier pyromane. Avec ceux-là, notre rupture est totale. (Applaudissements sur les bancs des groupes SOC, EPR et Dem. – M. Philippe Juvin applaudit également.)

M. Philippe Gosselin . Virez vos alliés !

M. Jérôme Guedj . Dans la rue comme sur les réseaux sociaux, black blocs ou trolls anonymes, qui ont en commun de chasser en meute, fracturent la France. Tout républicain sincère doit proscrire toute parole qui fait le lit de la violence, verbale ou physique.

Alors oui, au nom du courage de la nuance et de l'universalisme, personne ne nous empêchera d'être là pour le combat unitaire contre le racisme et l'antisémitisme, comme face au meurtre odieux d'Aboubakar Cissé, cette haine contre les musulmans qui gangrène la société. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SOC, EPR, Dem, HOR et sur quelques bancs du groupe DR. - Exclamations sur les bancs du groupe RN.)

Alors oui, au nom du courage de la nuance et de l'universalisme, nous mènerons le combat pour la paix et le droit international, pour l'Ukraine comme pour Israël et Gaza. Nous sommes là, à notre place, sans atermoiements coupables.

Monsieur le premier ministre, face aux menaces qui pèsent sur le débat public, que comptez-vous faire pour garantir les droits essentiels de notre République que sont la liberté… (Le temps de parole étant écoulé, Mme la présidente coupe le micro de l’orateur. - Les députés du groupe SOC ainsi que de nombreux députés des groupes EPR, Dem, HOR et quelques députés du groupe GDR, se lèvent et applaudissent ce dernier.)

M. Philippe Gosselin . Silencieux, les Insoumis !

Mme la présidente . La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

Mme Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations . Permettez-moi tout d'abord de vous adresser un message de solidarité : ce que vous avez vécu est intolérable dans la République. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe EPR.) On ne peut accepter que certains sélectionnent celles et ceux qui ont le droit de manifester et chassent des manifestations des personnes qui défendent des droits et des convictions. Disons-le clairement : depuis le 7 octobre 2023, une cassure est apparue au sein de notre société. Certains ont décidé de chasser en meute : de chasser des femmes qui manifestent le 8 mars parce qu'elles sont juives, de chasser les tenants de l'universalisme qui manifestent en mémoire d'Aboubacar Cissé en liant la lutte contre l'antisémitisme et la lutte contre le racisme.

La meute, encore la meute, toujours la meute, décide qui a le droit de cité, qui a le droit d'être républicain et qui n'en a pas le droit. Face à cette meute qui s'organise et se structure, il y a la République. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.) La République est universaliste et ne hiérarchise pas. Elle ne trie pas ses enfants et ne décrète pas que certains sont victimes de l'antisémitisme ici et d'autres du racisme là.

À la meute, nous opposerons l'unité et l'universalisme de la République. Nous tiendrons debout, nous tiendrons notre parole. Face à la meute, nous sommes plus puissants, plus nombreux, et nous nous ferons entendre ! (Applaudissements sur les bancs du groupe EPR.)

Données clés

Auteur : M. Jérôme Guedj

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Discriminations

Ministère interrogé : Égalité entre les femmes et les hommes et lutte contre les discriminations

Ministère répondant : Égalité entre les femmes et les hommes et lutte contre les discriminations

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 mai 2025

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