Préservation de la biodiversité à Mayotte suite au passage du cyclone Chido
Question de :
M. Karim Benbrahim
Loire-Atlantique (1re circonscription) - Socialistes et apparentés
M. Karim Benbrahim attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche sur les conséquences sur la faune et la flore mahoraises du passage du cyclone Chido et l'interroge sur les moyens que le Gouvernement envisage de mettre en œuvre pour restaurer et protéger la biodiversité de l'île. En décembre 2024, l'archipel de Mayotte a été frappé et durement sinistré par le cyclone Chido. Cette catastrophe naturelle, remarquable par son intensité, son ampleur et sa trajectoire, a occasionné de très importants dégâts matériels. Elle a aussi durement frappé les écosystèmes et dévasté la faune et la flore mahoraises. Si le projet de loi d'urgence est un premier pas nécessaire pour reconstruire les infrastructures et relancer la production, la question de la biodiversité en a cependant été éludée. Pourtant, en dévastant les forêts, mangroves et récifs coralliens, en détruisant les habitats et aliments nécessaires à la survie des espèces et en mettant à mal les écosystèmes marins et terrestres, le cyclone Chido a porté un coup particulièrement sévère à la biodiversité exceptionnelle de Mayotte. Il reste donc encore aujourd'hui beaucoup à faire pour reconstruire et protéger les écosystèmes de l'archipel, essentiels à l'équilibre écologique et au maintien de la biodiversité. Il souhaite donc l'alerter sur l'impératif d'agir rapidement pour protéger la faune et la flore de l'île et l'interroge sur les moyens que le Gouvernement envisage de mettre en œuvre pour restaurer la biodiversité et préserver les espèces durement affectées par le cyclone.
Réponse publiée le 1er juillet 2025
Face à l'ampleur des impacts des cyclones Chido et Dikélédi, une mission d'inspection interministérielle à laquelle a participé l'IGEDD a proposé bilan et pistes de reconstruction incluant un volet spécifique sur les atteintes à la biodiversité. Aujourd'hui, la stratégie de reconstruction et refondation de Mayotte est élaborée par une mission dirigée par le Général Facon, placée auprès du ministre chargé des Outre-mer. Une réponse environnementale coordonnée est apparue indispensable à intégrer dans la Stratégie de refondation et de la reconstruction de Mayotte, la composante « restauration et préservation des milieux naturels » qui nécessite un pilotage spécifique et structuré avec une composante scientifique pour hiérarchiser les priorités, définir les modalités opérationnelles de mise en œuvre et des protocoles de suivi, coordonner les maîtrises d'ouvrage et flécher les actions vers les bonnes sources de financement. Sans cette gouvernance dédiée, les nombreuses initiatives locales et de l'État risquent de se disperser, rendant difficile la priorisation, le suivi et la mobilisation coordonnée des financements. Sera donc prochainement installée une gouvernance partagée pour élaborer et suivre le Plan de Restauration et de Préservation de Mayotte (PRPMNM) avec la DEALM comme chef de file, pour structurer et articuler les initiatives locales et nationales, et assurer le suivi. Cette gouvernance aura vocation à s'inscrire dans la gouvernance globale de suivi de la reconstruction et refondation, en articulation avec la mission du Général Facon ; Elle s'organise en trois niveaux complémentaires : -un comité stratégique, regroupant les cinq principaux partenaires et financeurs ; -un comité de liaison, porté par la DEALM, instance à la fois scientifique et territoriale, chargée d'articuler les priorités, de consolider les propositions, d'assurer le suivi et l'évaluation de la mise en œuvre des actions du plan ; -une concertation territoriale, associant les acteurs scientifiques, techniques, institutionnels et associatifs. Elle repose sur cinq groupes de travail où les institutions scientifiques et opérateurs de terrain co-produisent actions et priorisations. L'objectif est d'élaborer le Plan de Restauration et de Préservation de Mayotte (PRPMNM) d'ici fin 2025. Néanmoins les opérations urgentes, notamment avant la saison des pluies, seront menées au plus vite.
Auteur : M. Karim Benbrahim
Type de question : Question écrite
Rubrique : Biodiversité
Ministère interrogé : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche
Ministère répondant : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche
Dates :
Question publiée le 20 mai 2025
Réponse publiée le 1er juillet 2025