Question écrite n° 6854 :
Accès des députés aux informations locales en matière de sécurité publique

17e Législature

Question de : M. Julien Rancoule
Aude (3e circonscription) - Rassemblement National

M. Julien Rancoule interroge M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur l'accès des députés aux informations relatives à la sécurité publique dans leur circonscription. Les députés, en leur qualité de représentants de la Nation, sont légitimes à être informés de la situation de leur territoire, notamment en matière de sécurité, d'ordre public et de délinquance. Cette connaissance est indispensable pour exercer pleinement leur mission de contrôle de l'action gouvernementale, relayer les préoccupations locales et participer à l'évaluation des politiques publiques. Il ne s'agit pas d'accéder sans discernement à des données couvertes par le secret de l'enquête ou soumises à des obligations de confidentialité, mais de permettre aux députés de disposer d'un niveau d'information adapté à leur fonction. Cette transparence ciblée, encadrée et respectueuse du droit, contribuerait à renforcer le lien entre les services de l'État et les représentants de la Nation, sans porter atteinte aux impératifs de procédure ou de sécurité. En complément de cette information régulière, il serait également souhaitable que les députés soient systématiquement informés, dans les meilleurs délais, lorsqu'un évènement grave ou exceptionnel survient sur leur territoire (attaque à main armée, fusillade, violences collectives, drame localement marquant, etc.). Il en irait de même pour les opérations d'envergure, telles que le démantèlement d'un trafic de stupéfiants. Une telle transmission permettrait une meilleure coordination avec les services de l'État, une connaissance plus fine de la réalité du terrain utile au travail législatif et une réponse appropriée aux sollicitations des élus locaux ou des administrés. Il lui demande également si un député peut solliciter, à titre ponctuel, des informations précises sur un fait divers ou un évènement spécifique survenu dans sa circonscription et, le cas échéant, dans quelles limites et selon quelles modalités (niveau de détail, origine de la réponse, délai, etc.). Enfin, il l'interroge sur l'existence, ou l'éventuelle mise en place, d'un cadre homogène et encadré de communication entre préfets, forces de l'ordre et parlementaires, afin de garantir un accès équilibré, responsable et transparent à l'information locale en matière de sécurité.

Réponse publiée le 24 juin 2025

Le service statistique du ministère de l'intérieur publie un très grand nombre de données territorialisées librement accessibles, ainsi qu'un atlas faisant le bilan annuel par département des principales données en matière de crimes et délits. En outre, une application en ligne et accessible à tous permet de visualiser les principaux indicateurs des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie nationales, depuis 2016 : l'une à l'échelle communale et l'autre à l'échelle départementale. Par ailleurs, et s'il n'existe pas de cadre formalisé définissant les modalités de communication entre préfets et parlementaires, les préfets savent qu'il fait partie de leur mission d'entretenir un dialogue fluide et efficace avec les parlementaires et tous les élus locaux, ces derniers étant fondés à disposer d'informations relatives à la sécurité de leur territoire. Les préfets doivent donc veiller à assurer une bonne information des parlementaires en matière de sécurité et de les tenir informés des événements particulièrement significatifs intervenant sur le territoire. Dans ce cadre, le préfet dispose de toute latitude pour définir la nature et la fréquence des informations et données à transmettre aux élus soit de son initiative soit sur sollicitation, en respectant les dispositions législatives et réglementaires applicables ainsi que les impératifs de confidentialité que les opérations d'ordre public et de sécurité peuvent exiger. Par ailleurs, s'agissant des faits divers et autres événements donnant lieu à une enquête, toute communication relève de la responsabilité du procureur de la République.

Données clés

Auteur : M. Julien Rancoule

Type de question : Question écrite

Rubrique : Parlement

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Dates :
Question publiée le 20 mai 2025
Réponse publiée le 24 juin 2025

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