Agressions dans les parcs du Val-de-Marne
Question de :
Mme Clémence Guetté
Val-de-Marne (2e circonscription) - La France insoumise - Nouveau Front Populaire
Mme Clémence Guetté attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur les agressions, majoritairement à l'encontre des femmes, dans les parcs du Val-de-Marne. Ces dernières semaines, plusieurs agressions ont eu lieu au parc interdépartemental des sports, au croisement de trois villes du département, Créteil, Villeneuve-Saint-Georges et Choisy-le-Roi. Entre le 13 et le 21 avril 2025, un homme âgé de 18 ans a violé et agressé sexuellement 3 femmes qui faisaient du sport. En octobre 2024, deux promeneurs se sont fait agresser par un homme, connu des services de police. Ce dernier a poignardé plusieurs fois au couteau l'un deux ainsi que son chien qui tentait de le défendre. La victime a été conduite à l'hôpital, les pompiers jugeant son état de santé très préoccupant. Ces multiples agressions ne sont pas nouvelles. Déjà en 2010, une femme s'est faite violer par trois individus qui l'avait conduite dans ce même parc avant de l'agresser. Les cas d'agressions physiques semblent cependant se multiplier dans ces espaces conçus pour la détente, le sport et les familles, comme en 2024 à la base de loisirs de Créteil où plusieurs personnes ont été jetées dans le lac. Malgré l'intervention, parfois très efficace, des services de police lors de ces affaires, les habitants regrettent l'absence criante de politiques permettant de prévenir et de dissuader les agressions, d'alerter et de protéger sur les lieux et d'accompagner les victimes, particulièrement d'agressions sexuelles. Alors que le Gouvernement investit ses moyens dans la politique dans la guerre médiatique aux petites mains du narcotrafic, il semble délaisser la protection des citoyens dans l'espace public. Le développement d'une véritable police de proximité, à la formation et aux moyens dédiés à la tranquillité publique et à l'accompagnement des victimes est plus que jamais nécessaire. Elle l'interroge donc sur les mesures que le Gouvernement compte mettre en place afin de renforcer cette prévention et cette protection de proximité.
Réponse publiée le 17 juin 2025
La lutte contre toutes les formes de violences, dont la lutte contre les violences sexuelles, est une priorité du ministre d'Etat, ministre de l'intérieur. La préfecture de police s'engage pleinement à assurer la sécurité de toutes et tous, avec une vigilance toute particulière portée à la protection des femmes dans l'espace public. Afin de prévenir les violences et de sécuriser durablement les lieux publics, plusieurs mesures concrètes ont été déployées. Les patrouilles de police ont été intensifiées, notamment aux abords et à l'intérieur des parcs, avec une vigilance renforcée aux horaires considérés comme sensibles. Par ailleurs, en partenariat étroit avec les collectivités territoriales, des actions complémentaires de prévention sont actuellement étudiées, telles que l'optimisation de l'éclairage public ou le déploiement de dispositifs de vidéoprotection adaptés aux spécificités des territoires. Face aux agressions, en particulier à caractère sexuel, la préfecture de police applique une politique de tolérance zéro. Chaque signalement donne lieu à une enquête méthodique visant à identifier, interpeller et poursuivre les auteurs dans les meilleurs délais. Cette détermination sans faille traduit la fermeté de la préfecture de police à faire cesser ces actes inacceptables. L'accueil et la prise en charge des victimes constituent également un axe fondamental de l'action policière. À cette fin, les agents de la préfecture de police bénéficient de formations continues, conçues en partenariat avec des associations spécialisées dans les violences faites aux femmes. Ces modules visent à renforcer des compétences spécifiques en matière d'écoute, d'accompagnement et de traitement des plaintes, aux fins d'apporter une réponse humaine, professionnelle et adaptée aux besoins des victimes. Plusieurs outils concrets sont par ailleurs mis à disposition des policiers, tels que des fiches réflexes, des grilles d'évaluation du danger pour mieux appréhender les situations à risque, ainsi que des modèles spécifiques de procès-verbaux d'audition et de dépôt de plainte adaptés aux femmes victimes de violences. Dans tous les commissariats de l'agglomération parisienne, des intervenants sociaux et des psychologues sont mobilisés afin d'assurer un accompagnement global — juridique, psychologique et social — des femmes victimes de violences. Dans la continuité des politiques gouvernementales, la préfecture de police mobilise le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour soutenir des dispositifs dédiés à l'accueil et à l'accompagnement des femmes victimes de violences sexuelles. Ce fonds finance également le Centre Hubertine Auclert, qui joue un rôle clé dans la formation des policiers d'Île-de-France aux enjeux spécifiques des violences sexistes et sexuelles. Enfin, il est indispensable que tous les comportements illicites, y compris le harcèlement de rue, fassent l'objet de signalements et de plaintes systématiques auprès des services de police. Ces remontées d'informations sont essentielles : elles permettent d'ajuster le déploiement des patrouilles en fonction des besoins identifiés sur le terrain. La mobilisation des élus, des usagers, des riverains et des commerçants est également déterminante pour renforcer cette vigilance collective et faire reculer durablement les violences dans l'espace public. Ces mesures portent leurs fruits et il convient de souligner, à titre d'illustration, le travail remarquable du service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94). Saisi d'une enquête pour trois agressions sexuelles commises les 13, 17 et 21 avril dans le parc interdépartemental des sports de Choisy-le-Roi, le SDPJ 94 a, au terme d'un dispositif de surveillance mis en place pendant plusieurs jours, identifié, interpellé sur les lieux des agressions et placé en garde à vue, le 25 avril dernier, un individu de 18 ans suspecté pour ces faits, mettant ainsi un terme à ses exactions.
Auteur : Mme Clémence Guetté
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité des biens et des personnes
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Dates :
Question publiée le 20 mai 2025
Réponse publiée le 17 juin 2025