Question au Gouvernement n° 691 :
Situation à Gaza

17e Législature

Question de : Mme Mathilde Panot
Val-de-Marne (10e circonscription) - La France insoumise - Nouveau Front Populaire

Question posée en séance, et publiée le 19 juin 2025


SITUATION À GAZA

Mme la présidente . La parole est à Mme Mathilde Panot.

Mme Mathilde Panot . Gaza affamée, Gaza martyrisée, Gaza décimée et maintenant, Gaza annexée ! (Exclamations sur les bancs du groupe RN.)

M. Pierre Cordier . Le rythme du général de Gaulle ne vous va guère, madame !

Mme Mathilde Panot . Vingt mois de génocide, 53 000 Palestiniens, 20 000 enfants, des centaines de journalistes et de soignants, tous méthodiquement assassinés. Dimanche, Netanyahou a lancé l’offensive dans la bande de Gaza.

M. Julien Odoul . À l'est ou à l'ouest du Jourdain ?

Mme Mathilde Panot . Son but : déporter le peuple palestinien. De cet hémicycle, nous disons à Netanyahou et à ses soutiens inconditionnels : Gaza ne sera jamais israélienne ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP. – M. Benjamin Lucas-Lundy applaudit aussi.) Des Palestiniens transformés en squelettes par une famine utilisée comme arme de guerre, les hôpitaux rasés, l’horreur d’un nettoyage ethnique. Devant le premier génocide de l’histoire de l’humanité filmé en direct, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. (Mêmes mouvements.)

M. Julien Odoul . Quelle honte !

Mme Mathilde Panot . Des voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses, mais les mots n’arrêtent pas un génocide. Vous manquez à vos obligations lorsque vous laissez Netanyahou survoler la France, alors qu'il est visé par un mandat d’arrêt international. (Mêmes mouvements.) Vous manquez à vos obligations lorsque vous tardez à convoquer le Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre Israël et la communauté internationale face à leurs responsabilités. Vous manquez à vos obligations quand vous n’agissez pas pour suspendre immédiatement l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. (Mêmes mouvements.) Vous manquez à vos obligations quand vous refusez d’interdire les exportations d’armes.

Ces obligations sont pourtant les vôtres, au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime du génocide. La France et l’Europe sont responsables. Ne prendre aucune sanction, c’est se rendre complice.

M. Julien Odoul . C'est vous, les complices !

Mme Mathilde Panot . À Gaza, la mort est partout. Elle hantera à jamais la conscience de ceux qui pouvaient agir mais qui, par lâcheté et complicité, n’auront rien fait. Monsieur le premier ministre, comptez-vous reconnaître l’État de Palestine lorsqu’il n’y aura plus de Palestiniens ? (Les députés du groupe LFI-NFP se lèvent et applaudissent. – Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe EcoS. – Mme Elsa Faucillon applaudit aussi.)

Mme la présidente . La parole est à M. le premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique.

M. François Bayrou, premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique . Vous avez décrit avec exactitude, comme l'ont fait il y a un instant le ministre des affaires étrangères et le député qui lui avait posé la question, la situation créée à Gaza : elle est humainement et humanitairement inacceptable. Le blocage de l'aide alimentaire et l'impossibilité d'organiser les secours et l'amélioration des conditions sanitaires sont des faits qu'en aucune manière, la République française ne peut accepter. À cet égard, les orientations et les décisions annoncées par le président de la République sont dans un état extrêmement avancé.

Mme Sophia Chikirou . Lesquelles ?

M. François Bayrou, premier ministre . Pour la première fois, trois États majeurs, la France et le Royaume-Uni – qui ont joué un rôle très important dans cette région – ainsi que le Canada ont décidé ensemble qu'ils s'opposeraient à la situation actuelle et qu'ils reconnaîtraient ensemble l'État de Palestine. (« Quand ? » sur plusieurs bancs du groupe LFI-NFP.)

Mme Sophia Chikirou . Il y a urgence !

M. François Bayrou, premier ministre . Le mouvement qui a été lancé ne s'arrêtera pas. La condamnation et la multiplication des avertissements sont absolument claires dans leur destination…

M. Jean-Paul Lecoq . Elles n'ont aucun effet !

M. François Bayrou, premier ministre . …et s'imposent à nous. Néanmoins, nous n'oublierons jamais – permettez-moi de vous le dire – que cette explosion et les drames qu'elle a causés ont été produits par un détonateur, déclenché par le Hamas : le 7 octobre, un pogrom organisé a eu lieu. (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NFP).

M. Julien Odoul . Ils ne le diront jamais, sur les bancs d'en face !

M. François Bayrou, premier ministre . Ce n'est pas en criant qu'on efface ce qui est en train de se passer et ce qui a causé cette explosion !

Mme Marie Mesmeur. Et en se contentant de parler, on l'efface ?

M. François Bayrou, premier ministre . Le gouvernement français tient comme un honneur d'être absolument ferme dans la condamnation et tout à fait déterminé à aller vers la reconnaissance de deux États,…

Mme Ségolène Amiot . Toujours pas d'action concrète !

M. François Bayrou, premier ministre . …tout en n'oubliant jamais ceux qui ont provoqué la situation que nous dénonçons tous ensemble. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes RN, EPR et Dem. – M. Xavier Breton applaudit également. – Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

Mme Ségolène Amiot . Allez, basta, ça ne sert à rien !

Mme la présidente . La parole est à Mme Mathilde Panot.

Mme Mathilde Panot . Aucun crime de guerre ne pourra jamais justifier d'autres crimes, surtout celui de génocide. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

M. Thierry Tesson . C'est bien commode !

Mme Mathilde Panot . Aucun ! La France doit cesser d'être complice du génocide palestinien ! Quand agirez-vous ? Quand arrêterez-vous de regarder Gaza mourir ? (Les députés du groupe LFI-NFP se lèvent et applaudissent longuement.)

M. Julien Odoul . Quand c'est pourri, c'est LFI !

Données clés

Auteur : Mme Mathilde Panot

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 juin 2025

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