Violences à Montélimar
Question de :
Mme Lisette Pollet
Drôme (2e circonscription) - Rassemblement National
Mme Lisette Pollet alerte M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur les violences urbaines et le manque d'effectifs policiers à Montélimar. La recrudescence des violences urbaines dans la commune de Montélimar, dans le département de la Drôme est significative. Dans la nuit du 16 au 17 mai 2025, une dizaine de conteneurs à ordures ont été incendiés dans le quartier de Nocaze, provoquant des dégradations sur le mur extérieur de l'école élémentaire Les Grèzes. Aucune interpellation n'a eu lieu malgré l'intervention des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers. Deux jours plus tôt, ces mêmes forces avaient déjà été prises pour cibles par des jets de projectiles lors d'un feu similaire, dans le même quartier. Ces actes s'ajoutent à l'incendie survenu quelques jours auparavant devant le poste de police municipale. Les syndicats de police dénoncent une situation de plus en plus tendue et une incapacité à prévenir ces actes en raison d'un sous-effectif chronique. Ils rappellent que la brigade anticriminalité (BAC) a été dissoute à Montélimar depuis une quinzaine d'années et réclament la création d'unités d'appui opérationnel pérennes. Aussi, elle lui demande si le Gouvernement entend renforcer rapidement les effectifs de police à Montélimar et envisager la réinstallation d'une unité de type BAC afin d'assurer la sécurité des habitants et la tranquillité publique.
Réponse publiée le 8 juillet 2025
Le quartier de Nocaze, dans le centre de Montélimar (Drôme), ne constitue pas un secteur marqué par une délinquance excessivement préoccupante mais est en revanche le théâtre régulier d'épisodes de violences urbaines et d'attaques contre les forces de l'ordre, que les délinquants tentent régulièrement d'attirer dans des guets-apens. Tel a été le cas, en particulier, la soirée d'Halloween du 31 octobre 2024, au cours de laquelle des renforts ont dû être déployés de Valence. Tel a encore été le cas en mai 2025, ainsi que rappelé dans la question écrite, avec des troubles (incendies de conteneurs, etc.) à partir du 14 mai et l'engagement des forces de l'ordre pour sécuriser des interventions des sapeurs-pompiers. Le 17 mai, un équipage de police-secours était victime de jets de projectiles par une vingtaine d'individus. La réactivité des policiers a permis d'interpeller 5 jeunes, âgés de 17 à 18 ans, tous issus du quartier ou de sa proximité immédiate, pour des faits notamment de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens. Au-delà des faits précités, le quartier de Nocaze fait l'objet d'une attention constante, tant de la part de la police nationale que de la police municipale. Des opérations de sécurisation y sont régulièrement menées, notamment avec le renfort de la brigade d'intervention de Valence, ainsi que des opérations ciblées avec le renfort de la CRS 83 (Chassieu), une des unités de projection rapide spécialisées dans la lutte contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants. La lutte contre la délinquance repose dans la Drôme sur des moyens substantiels : la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) s'appuie sur 502 agents (données au 31 mars 2025), contre 449 fin 2016, auxquels s'ajoutent plus de 40 réservistes opérationnels. La seule circonscription de police nationale (CPN) de Montélimar s'appuie sur 89 agents, contre 73 fin 2016. Depuis la réforme de 2024 de l'organisation territoriale de la police nationale, l'ensemble des forces de police du département sont placées sous le commandement unique de la DIPN, qui peut donc déployer des forces en tout point du département et fonction des nécessités opérationnelles. Le département peut aussi, en cas de besoin, bénéficier de renforts de la direction zonale de la police nationale Sud-Est, et bénéficie en outre régulièrement du renfort de la CRS 83. Bien que la création d'une BAC à Montélimar ne soit pas envisagée à ce stade, la mobilisation des effectifs de la CPN - et, au-delà, de la DIPN - est totale. La circonscription de police dispose d'un groupe de sécurité de proximité (GSP) qui intervient en journée tandis que sont mobilisés la nuit les effectifs de police-secours du service local de sécurité publique. La police municipale dispose également d'une capacité opérationnelle jusqu'à 2 h du matin. Renforcer la sécurité de nos concitoyens dans leur vie quotidienne constitue une priorité absolue pour le ministre d'État, ministre de l'intérieur, aussi importante que la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée. À cet égard, les forces de police comme de gendarmerie poursuivent et intensifient la bataille engagée contre la délinquance dans le département dans le cadre du plan d'action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, présenté par le préfet de département le 21 février dernier en présence du ministre d'État, ministre de l'intérieur. Le plan d'action fixe une feuille de route opérationnelle et ambitieuse, qui cible en particulier le trafic de stupéfiants et la répression systématique des consommateurs – par exemple à Montélimar, où le trafic s'est développé -, alors que la drogue est à l'origine d'une large part de la délinquance et de graves troubles à l'ordre public. D'ores et déjà, en 2024, le nombre d'amendes forfaitaires délictuelles en matière de stupéfiants a augmenté dans le département de plus de 58 %, avec plus de 1 000 amendes dressées. Le plan d'action fait du renforcement de la présence sur la voie publique dans les zones les plus exposées et du partenariat avec les acteurs locaux du continuum de sécurité – au premier rang desquels les polices municipales – une priorité. À Montélimar comme dans toute la Drôme, tout est mis en œuvre pour faire reculer la délinquance et garantir aux habitants la sécurité et la tranquillité qu'ils exigent légitimement.
Auteur : Mme Lisette Pollet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité des biens et des personnes
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Dates :
Question publiée le 27 mai 2025
Réponse publiée le 8 juillet 2025