Question de : Mme Eva Sas
Paris (8e circonscription) - Écologiste et Social

Mme Eva Sas attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les liens croissants entre la junte birmane et la Russie qui contribuent à militariser davantage le conflit en Birmanie et présente des risques de traite des êtres humains. Ces liens se traduisent notamment par l'envoi d'armement, la signature d'un accord sur le nucléaire, ainsi que d'un autre portant sur l'envoi de main-d'œuvre birmane en Russie. Cela intervient dans le contexte de la guerre en Ukraine, qui a entraîné une pénurie de main-d'œuvre en Russie. Elle souhaite savoir si le recours à la main d'œuvre birmane par l'armée russe sera condamné par la France. Elle s'interroge aussi sur les mesures que la France prendra pour contrer les effets de ces coopérations stratégiques qui présentent un risque pour la sécurité internationale.

Réponse publiée le 2 septembre 2025

La France suit avec la plus grande préoccupation l'aggravation continue de la situation en Birmanie. Depuis le coup d'Etat du 1er février 2021, les exactions de l'armée ont aggravé la situation humanitaire (3,5 millions de personnes déplacées, 20 millions en situation d'urgence humanitaire) et éloigné les perspectives de paix et le retour volontaire des réfugiés. La France appelle à un arrêt durable des violences et à l'ouverture d'un dialogue incluant l'ensemble des parties prenantes, conformément au Consensus en cinq points de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) et à la résolution 2669 du Conseil de sécurité des Nations unies. La situation de la Birmanie est abordée par le Président de la République à chacun de ses entretiens avec nos partenaires dans la région. La nomination, en juin 2024, d'un envoyé spécial pour la Birmanie en appui aux efforts internationaux vise à assurer la meilleure coordination de nos différents outils aux niveaux national et européen afin de renforcer l'efficacité de notre soutien au peuple de Birmanie, notamment en matière humanitaire. En 2016, la Birmanie a signé avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) un programme cadre et a rejoint la Convention sur la sûreté nucléaire. La France suit avec attention les développements dans le domaine du nucléaire civil en Birmanie, qui doivent s'inscrire dans ce cadre. S'agissant de l'envoi de travailleurs birmans en Russie, l'accord passé avec la Russie semble, en principe, concerner les travailleurs destinés aux secteurs de la construction et de l'agriculture, dans le sillage d'accords similaires signés par la Birmanie avec la Thaïlande, la Malaisie, la Corée du Sud ou encore le Japon. Si aucun élément permettant d'étayer l'hypothèse selon laquelle cette main d'œuvre pourrait servir à l'armée russe n'a été, à ce stade, porté à notre connaissance, la France suit le sujet du soutien à l'effort de guerre russe avec la plus grande attention.

Données clés

Auteur : Mme Eva Sas

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Europe et affaires étrangères

Ministère répondant : Europe et affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 24 juin 2025
Réponse publiée le 2 septembre 2025

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