Question écrite n° 8077 :
Mise en oeuvre des engagements de la loi de programmation militaire

17e Législature

Question de : M. Nicolas Metzdorf
Nouvelle-Calédonie (1re circonscription) - Ensemble pour la République

M. Nicolas Metzdorf attire l'attention de M. le ministre des armées sur les retards constatés dans la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 pour la Nouvelle-Calédonie. Ce texte, adopté par le Parlement en 2023, prévoyait notamment le renforcement des moyens de défense français dans le Pacifique et plus particulièrement en Nouvelle-Calédonie, à travers l'envoi de 200 militaires supplémentaires ainsi qu'un investissement de dix-huit milliards de francs CFP destiné à moderniser les infrastructures et à renforcer les capacités d'action des forces armées sur le territoire. Plus d'un an après l'adoption de cette loi, ces annonces peinent à se concrétiser. Le nombre de militaires effectivement déployés reste très limité, bien en deçà des 200 prévus et les crédits budgétaires n'ont pas été engagés à la hauteur attendue. Dans un contexte régional marqué par des tensions croissantes et alors que la Nouvelle-Calédonie a connu, en mai 2024, une crise sécuritaire d'une ampleur inédite, ces retards suscitent de vives inquiétudes. L'État avait pourtant réaffirmé à cette occasion la nécessité d'un ancrage plus fort de la France dans le Pacifique, tant pour répondre aux enjeux locaux de sécurité que pour affirmer la souveraineté nationale dans cette zone stratégique. Il lui demande de communiquer le calendrier prévisionnel de déploiement des effectifs supplémentaires, les modalités de mise en œuvre de l'investissement annoncé, ainsi que les causes du retard observé. Il lui demande également quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour accélérer le déploiement de ces moyens en Nouvelle-Calédonie.

Réponse publiée le 11 novembre 2025

La loi de programmation militaire 2024-2030 (LPM) prévoit un renforcement général des forces de souveraineté et concernent l'ensemble des armées, directions et services en outre-mer, avec un budget de 13 milliards d'euros sur la période dont 2,6 milliards d'euros pour la Nouvelle-Calédonie. La consolidation des forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) est encadrée par un schéma directeur visant trois objectifs principaux : la modernisation des forces, l'augmentation de capacités ciblées et le renforcement de la fonction de « point d'appui ». En matière de ressources humaines, l'augmentation des effectifs des FANC est progressive et vise une hausse de 250 personnes d'ici 2030 (+ 25 militaires en 2024 et + 19 en 2025). Ces renforts sont équilibrés entre missions de longue durée (deux à trois ans) et de courte durée (rotations de personnel de trois à quatre mois). Cette stratégie permet de renforcer l'état-major interarmées, la direction de l'académie du Pacifique, la base aérienne de La Tontouta ainsi que les fonctions spécialisées du régiment d'infanterie de marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie. Sur le plan capacitaire, les unités terrestres, aériennes et navales seront renforcées. L'arrivée du nouvel engin de débarquement amphibie – standard en début d'année modernisera la mobilité maritime. En matière de surveillance maritime, un second patrouilleur outre-mer est prévu en 2026 de même que, avant 2027, l'arrivée des Falcon 50, et au-delà celle des Falcon 2000 du programme AVSIMAR (après 2030). La Nouvelle-Calédonie devrait recevoir une vingtaine de véhicules blindés SERVAL, en remplacement les quinze véhicules de l'avant blindé, à partir de 2027. Concernant la mise à niveau des infrastructures, le quai des patrouilleurs outre-mer a été livré. Vingt millions d'euros sont programmés pour l'hébergement avec la rénovation des bâtiments les plus vétustes en 2026 et 2027 et la construction de trois nouveaux bâtiments à Plum, La Tontouta et Nouméa. La crise de mai 2024 ayant mis en lumière de nouveaux besoins, 5 millions d'euros ont été investis pour construire une piste sommaire dans le sud de Grande Terre, afin de favoriser l'aéromobilité et éviter tout enclavement en période de crise. Sur un plan général, la consolidation des FANC fait l'objet d'un suivi rigoureux et s'inscrit dans une vision à long terme adaptée aux évolutions du contexte sécuritaire. 

Données clés

Auteur : M. Nicolas Metzdorf

Type de question : Question écrite

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : Armées

Ministère répondant : Armées et anciens combattants

Dates :
Question publiée le 1er juillet 2025
Réponse publiée le 11 novembre 2025

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