Statut organisateurs de festivals de cinéma
Question de :
M. Pierre-Yves Cadalen
Finistère (2e circonscription) - La France insoumise - Nouveau Front Populaire
M. Pierre-Yves Cadalen attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la précarité croissante des travailleuses et travailleurs des festivals de cinéma et sur la nécessaire reconnaissance de leurs métiers dans le cadre du régime de l'intermittence du spectacle. Depuis plusieurs années, les conditions de travail des organisateurs de festivals de cinéma se dégradent en raison de la précarité accrue et des réformes successives de l'assurance chômage. Ces évolutions ont entraîné des modes de calcul moins favorables pour ces professionnels, mettant nombre d'entre eux dans des situations économiques insoutenables et contraignant d'autres à abandonner le secteur, menaçant ainsi la pérennité de ces évènements culturels. Les festivals de cinéma jouent un rôle majeur dans l'écosystème culturel français. Ce sont des lieux de création, de collaboration et d'échanges culturels, qui contribuent à l'activité économique et à l'attractivité des territoires. Le dynamisme de la filière cinématographique ne saurait être possible sans les qualifications et l'expérience des équipes à l'initiative des festivals de cinéma. La non-reconnaissance des spécificités intermittentes de ces métiers et l'absence d'une convention collective adaptée constituent des freins au développement du secteur. Intégrer les métiers liés à l'organisation des festivals de cinéma au régime de l'intermittence du spectacle est nécessaire pour garantir aux travailleuses et aux travailleurs de ce secteur des conditions de travail dignes et une indemnisation adaptée. Une telle mesure permettrait de sécuriser ces emplois, d'assurer la viabilité des festivals de cinéma et de favoriser la diversité culturelle. Compte tenu de ces éléments, il s'interroge sur les mesures concrètes qu'elle envisage afin de permettre aux organisateurs de festivals de cinéma d'accéder au régime de l'intermittence du spectacle et pour soutenir ce secteur culturel clé.
Réponse publiée le 2 septembre 2025
La situation des travailleuses et travailleurs des festivals de cinéma, au regard du durcissement des conditions d'indemnisation liées aux dernières réformes de l'assurance chômage et qui ont fragilisé leurs revenus de remplacement, est bien connue du ministère de la culture. La France compte près de 800 festivals de cinéma, qui emploient moins de 3 000 salariés. Ceux-ci n'étaient couverts par aucune convention collective. Par la voix du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), le ministère de la culture incitait depuis plusieurs années les acteurs du secteur à se fédérer et à se doter d'une convention collective pour résorber cette vulnérabilité. En effet, cette situation privait ces salariés de garanties sociales, alors que l'application d'une convention collective est un puissant facteur d'amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération ainsi que de leurs conditions d'emploi. Par exemple, l'absence de couverture conventionnelle ne permettait pas aux salariés de ce secteur de bénéficier du contrat à durée déterminée d'usage (CDDU) et d'accéder au régime de l'intermittence, à la différence d'autres secteurs d'activité comparables. Une personnalité qualifiée, Monsieur François Romaneix, a ainsi été nommée conjointement par les ministères du travail et de la culture pour les accompagner dans cette structuration. Au terme d'un cycle de concertation qui a débuté à l'été 2024, un consensus a été trouvé entre les partenaires sociaux pour un rattachement des festivals de cinéma par voie d'avenant à la convention collective 2717, celle des entreprises techniques au service de la création et de l'évènement. Le ministère de la culture ne peut que se féliciter de l'extension de cet avenant à la convention collective nationale des entreprises au service de la création et de l'événement par arrêté du 28 mars 2025 qui parachève la structuration du secteur. L'accès aux règles spécifiques d'indemnisation des intermittents du spectacle ne dépend pas du ministère de la culture, mais des partenaires sociaux de l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (UNEDIC). Or, lors du bureau de l'UNEDIC qui s'est tenu le 23 avril dernier, les partenaires sociaux n'ont pas trouvé d'accord quant à l'actualisation de la liste des métiers relevant de l'annexe VIII. Cette situation a créé une vive déception pour les salariés des festivals mais également pour les partenaires sociaux de la branche qui avaient trouvé un accord. Le CNC et le ministère de la culture, quant à eux, se trouvent face à une situation qui contrecarre la structuration du secteur des festivals pour laquelle ils s'étaient mobilisés, notamment en nommant une personne qualifiée pour l'accompagner.
Auteur : M. Pierre-Yves Cadalen
Type de question : Question écrite
Rubrique : Culture
Ministère interrogé : Culture
Ministère répondant : Culture
Dates :
Question publiée le 8 juillet 2025
Réponse publiée le 2 septembre 2025