Violences armées en Martinique : à quand des moyens sérieux pour lutter ?
Question de :
Mme Béatrice Bellay
Martinique (3e circonscription) - Socialistes et apparentés
Mme Béatrice Bellay alerte M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur la situation sécuritaire préoccupante en Martinique. La Martinique fait face à une prolifération d'armes à feu, souvent automatiques, introduites par des réseaux liés au narcotrafic dans la Caraïbe. Elles sont vendues quelques centaines d'euros à des hommes sans perspective ou déjà violents, que l'arme enrôle dans une spirale de violence criminelle, mais aussi par des actifs qui pensent désormais en avoir besoin pour assurer la défense de leur proches, leurs biens, leurs entreprises. Chaque semaine fait grimper l'échelle de l'horreur. Trois hommes abattus à 7h du matin en pleine ville. Une femme droguée de force, violée sous la menace d'une arme automatique. Un homme tenant en otage sa compagne, sa belle-mère et deux bébés tire et est abattu par le RAID. Dix-huit hommes ont déjà été tués par arme à feu en Martinique en 2025, par des hommes, sans qu'aucune mesure de prévention ni de communication massive ne soient mise en place en leur direction. Ignorer le caractère genré de cette violence, c'est mépriser la valeur de la vie de ces Martiniquais qui meurent. C'est dévier le regard du sort des Martiniquaises exposées à ces criminels. Malgré les annonces, les démonstrations de force, les saisies records de drogue et le travail courageux des policiers et gendarmes, les moyens pérennes alloués aux enquêtes sont insuffisants pour enrayer durablement la violence. La plupart des plaintes pour vols à main armée ou violences sexuelles sont classées ou prescrites faute d'enquête. L'impunité affaiblit la confiance dans les institutions et encourage à la récidive les délinquants porteurs d'armes. Elle lui demande donc comment le Gouvernement entend renforcer durablement les moyens humains alloués aux services d'enquête en Martinique et quels moyens financiers seront concrètement alloués à une campagne de prévention locale.
Auteur : Mme Béatrice Bellay
Type de question : Question écrite
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date :
Question publiée le 8 juillet 2025