Question de : M. Hervé de Lépinau
Vaucluse (3e circonscription) - Rassemblement National

M. Hervé de Lépinau alerte M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur, sur la situation sécuritaire dans le Vaucluse. Dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, à l'occasion d'un mariage qui se tenait à Goult dans le Vaucluse, a eu lieu une fusillade sur fond de règlement de compte conduisant au décès de trois personnes. Le même soir, au moins deux femmes à Avignon ont porté plainte pour des piqûres reçues à la Fête de la musique. À Carpentras, le maire s'est vu forcé d'imposer un couvre-feu aux mineurs afin d'endiguer les trafics et violences dans la commune. Dans la même ville, un homme a été arrêté le 27 juin après des menaces répétées envers les forces de l'ordre. Les faits divers se multiplient dans le Vaucluse, sans qu'aucune action concrète du ministère ne semble être déployée sur le terrain. Ces problèmes, qui étaient auparavant concentrés dans certaines zones ou quartiers spécifiques, concernent désormais l'ensemble du département. Quels que soient leur âge ou leur situation sociale, de nombreux Vauclusiens expriment aujourd'hui un sentiment d'insécurité. Le Gouvernement doit donc prendre des mesures à la hauteur de cette insécurité croissante afin d'assurer la tranquillité publique sur l'ensemble du territoire vauclusien. Face à la montée de la violence dans le Vaucluse, il lui demande quelles actions concrètes sont envisagées pour endiguer cette violence croissante qui affecte toutes les festivités de Vaucluse.

Réponse publiée le 16 septembre 2025

Le ministre d'État, ministre de l'intérieur affirme sa détermination à lutter contre les atteintes aux personnes et aux biens, et à assurer la sécurité dans tous les départements français. Le département du Vaucluse fait notamment face à des problématiques liées à la présence de trafics de stupéfiants et à une évolution de certaines formes de violences, qui appellent une réponse ferme, cohérente et partenariale. Dans le département, les forces de police et de gendarmerie agissent depuis le début de l'année 2025, sous l'autorité du préfet, dans le cadre des orientations du plan d'action départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ), qui fixe quatre axes stratégiques : la lutte contre les stupéfiants, la protection des personnes, la lutte contre les atteintes aux biens et la lutte contre l'immigration irrégulière. Une stratégie opérationnelle spécifique a été mise en place dès février 2025 pour cibler les différents acteurs des filières de drogue, de la consommation à la revente en passant par les réseaux d'approvisionnement. Les récents événements, tels que la fusillade survenue à Goult dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, ont pu susciter une vive émotion. Même s'ils illustrent la porosité existante entre zones police et gendarmerie, notamment dans le contexte du narcotrafic avec des réseaux organisés qui s'étendent au-delà des grandes agglomérations, il s'agit d'un fait isolé pour lequel la gendarmerie nationale a immédiatement mobilisé ses moyens pour enquêter et renforcer sa présence dans les zones concernées. La lutte contre la délinquance, et plus particulièrement contre le trafic de stupéfiants, constitue une priorité opérationnelle forte de la gendarmerie départementale, comme le montrent les chiffres du groupement du Vaucluse : sur le premier semestre 2025, les infractions liées aux stupéfiants ont diminué de 16 % et les atteintes aux biens ont diminué de 5 %. Au niveau départemental, les chiffres du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (toutes zone police et gendarmerie) témoignent de la mobilisation des forces de sécurité intérieure de l'État, avec par exemple au premier semestre 2025 une baisse de 11,7 % des vols avec violence dans le département, une baisse de 10,2 % des cambriolages de logements principaux ou secondaires et une baisse de 16,6 % des vols de véhicules. Les violences physiques dans les transports enregistrent également une forte baisse de 48,5 %. Sur le plan du narcotrafic, le GGD84 réagit avec détermination au travers d'opérations quotidiennes de lutte contre la délinquance sur l'ensemble de son territoire. Ces efforts se traduisent par des résultats tangibles : en 2024, plus de 130 opérations ont été menées sur l'ensemble du département et 92 trafics ont déjà été démantelés en 2025, témoignant d'une réelle efficacité dans la détection et la répression. En zone police aussi, les services de la direction interdépartementale de la police nationale du Vaucluse sont totalement mobilisés dans la lutte contre le trafic de drogue : au cours du premier semestre 2025, ce sont ainsi 423 opérations visant au démantèlement de points de deal qui ont été menées dans le département par la police nationale, permettant plus de 400 gardes à vue. En 2024, la police nationale avait mené 780 opérations contre des points de deal. Alors que les consommateurs doivent être ciblés sans complaisance, la police nationale a dressé dans le département, au premier semestre 2025, plus de 770 amendes forfaitaires délictuelles en matière de stupéfiants, et en avait dressé plus de 1 170 en 2024. Au niveau départemental, les chiffres du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (toutes zone police et gendarmerie) font apparaître au premier semestre 2025 une hausse de 8,3 % du nombre de trafiquants de drogue mis en cause. La gendarmerie nationale et la police nationale travaillent en étroite coordination, en particulier dans le cadre des « opérations villes de sécurité renforcée » qui concerne Avignon et Cavaillon, afin d'optimiser la gestion des évènements dans ces zones urbaines et de fluidifier les enquêtes judiciaires. Cette complémentarité permet une réponse globale et cohérente face à la criminalité organisée. Le dispositif estival de protection des populations (DEPP) est renouvelé chaque année pour faire face à l'afflux touristique important dans le Vaucluse. Cette année encore, ce dispositif est activé sur six secteurs entre le 17 juillet et le 24 août : il mobilise quotidiennement 45 militaires, renforcés par 18 à 27 réservistes du groupement de gendarmerie départementale, déployés. En complément, lorsque les disponibilités le permettent, des militaires des escadrons de gendarmerie mobile d'Orange, de Nîmes ou de Marseille viennent également renforcer les unités territoriales. Enfin, il est important de souligner que le lien de confiance établi entre les forces de sécurité intérieure de l'État, les élus locaux et les polices municipales constitue un atout majeur dans la co-construction d'une sécurité de proximité efficace. Cette dynamique sera renforcée avec la signature d'un contrat de sécurité intégré avec la commune de Vaison-la-Romaine. S'agissant des mineurs impliqués dans des actes de violence ou des trafics, la police et la gendarmerie conduisent des actions de prévention régulières, par exemple, en zone de gendarmerie, via les unités territoriales et les Maisons de protection des familles, qui interviennent au sein des établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes aux risques liés à la délinquance et à la consommation de stupéfiants. La police nationale mène également des actions de sensibilisation et de prévention en milieu scolaire. Ainsi, même si certains incidents peuvent susciter une inquiétude légitime, l'État déploie l'ensemble des dispositifs et des moyens nécessaires pour prévenir, réprimer et endiguer toute forme d'insécurité sur le territoire vauclusien. La mobilisation constante des forces de police et de gendarmerie, alliée à une coordination étroite avec les autres acteurs de la sécurité, garantit la capacité à répondre aux défis actuels et à assurer la tranquillité publique sur l'ensemble du territoire.

Données clés

Auteur : M. Hervé de Lépinau

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sécurité des biens et des personnes

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Dates :
Question publiée le 8 juillet 2025
Réponse publiée le 16 septembre 2025

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