Question écrite n° 8778 :
Accompagnement scolaire des enfants HPI et atteints de troubles « dys »

17e Législature

Question de : M. Éric Woerth
Oise (4e circonscription) - Ensemble pour la République

M. Éric Woerth attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur les difficultés rencontrées dans l'accompagnement scolaire des enfants à haut potentiel intellectuel (HPI) et de ceux présentant des troubles « dys ». En 2025, on estime que 6 à 8 % des enfants d'une classe d'âge sont concernés par un trouble « dys » (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.), soit environ un à deux élèves par classe, représentant près d'un million d'enfants en France. Par ailleurs, plus de 200 000 enfants HPI ont été recensés en 2022, soit 2,3 % de la population. Si des dispositifs existent - tels que le plan d'accompagnement personnalisé (PAP), le tiers-temps ou les dispositifs d'intégration pour les élèves à haut potentiel (DIEHP) en difficulté - leur mise en oeuvre reste souvent incomplète, inégale ou mal comprise. De nombreux enfants concernés se retrouvent en situation d'échec scolaire : un tiers des enfants HPI, par exemple, échouent dans leur parcours. Malgré les aménagements prévus, ces élèves expriment un profond mal-être à l'école, un manque de confiance en eux, et se heurtent fréquemment à l'incompréhension de leurs enseignants, qui peuvent remettre en cause la légitimité de leurs difficultés. Ces remarques, explicites ou implicites, sur leurs capacités ou leur intelligence, contribuent à leur découragement et à l'abandon de leurs projets d'avenir. Dans ce contexte, il lui demande s'il envisage de réévaluer les dispositifs d'accompagnement des élèves HPI et « dys », et quelles mesures pourraient être mises en oeuvre pour garantir un environnement scolaire plus adapté, plus bienveillant et plus en phase avec les spécificités de leur fonctionnement cognitif.

Réponse publiée le 11 novembre 2025

Les élèves à besoins éducatifs particuliers regroupent des profils variés dont les élèves à haut potentiel et porteurs de troubles du langage et des apprentissages. Si la plupart des élèves à haut potentiel (EHP) ne rencontrent pas de difficulté particulière dans leur parcours scolaire, certains d'entre eux, en raison de leurs spécificités de fonctionnement, peuvent être confrontés à des difficultés scolaires. Le code de l'éducation, dans ses articles L. 321-4 et L. 332-4, prévoit que « des aménagements appropriés sont prévus au profit des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières, afin de leur permettre de développer pleinement leurs potentialités ». L'Éducation nationale a identifié plusieurs leviers afin de mieux répondre aux besoins spécifiques des élèves à haut potentiel. Chaque académie dispose désormais d'un référent académique EHP, chargé de faciliter le lien avec les familles et d'assurer un accompagnement de proximité sur le terrain. Par ailleurs, un webinaire destiné à un large public a été organisé le 2 avril 2025, afin de sensibiliser et d'informer sur les enjeux liés à la scolarisation des EHP. Enfin, un vadémécum est actuellement en cours de réécriture : ce guide actualisé et fondé sur les recherches récentes, a pour objectif d'accompagner efficacement les équipes pédagogiques dans la scolarisation des élèves à haut potentiel. Il sera également accessible aux familles. En ce qui concerne les élèves porteurs de troubles du langage et des apprentissages, des actions sont menées dans le cadre de la stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement. Le déploiement de personnes ressources se poursuit, avec l'objectif de couvrir l'ensemble des départements à la rentrée 2027. Enseignants spécialisés, ces personnes ressources bénéficient d'une expertise pédagogique, mobilisée pour accompagner les équipes pédagogiques dans l'analyse des besoins et la construction des réponses au sein de la classe. Parallèlement, des équipes mobiles d'appui médico-social à la scolarité (EMAS) ont été déployées sur la totalité du territoire national, en lien avec les agences régionales de santé. Constituées de professionnels du secteur médico-social, ces équipes conduisent des actions de prévention et de sensibilisation en faveur de l'école inclusive, en même temps qu'elles apportent leur soutien aux enseignants confrontés à des situation particulières. Les EMAS sont amenées à intervenir de la maternelle au lycée, dans les établissements scolaires publics, privés sous contrat et agricoles. L'ensemble de ces mesures vise à construire un environnement scolaire adapté et prenant en compte des spécificités du fonctionnement cognitif des élèves à haut potentiel et/ou présentant des troubles du langage et des apprentissages. Le renforcement de l'accompagnement des équipes pédagogiques, les liens facilités avec les familles et la mobilisation des ressources du médico-social a pour objectif de garantir à chaque élève un parcours scolaire respectueux de ses besoins, de ses potentialités et de son bien-être, dans le cadre d'une école pleinement inclusive.

Données clés

Auteur : M. Éric Woerth

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale

Dates :
Question publiée le 22 juillet 2025
Réponse publiée le 11 novembre 2025

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