Valorisation des bons élèves dans Parcoursup
Question de :
M. Didier Lemaire
Haut-Rhin (3e circonscription) - Horizons & Indépendants
M. Didier Lemaire appelle l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur l'incompréhension de nombreux parents et élèves face à l'algorithme de Parcoursup. En effet, une élève de sa circonscription ayant obtenu son baccalauréat ASSP avec mention très bien après avoir travaillé dur pour accéder à l'orientation qu'elle souhaitait, n'a pas été reçue contrairement à d'autres élèves aux résultats moindres ou ayant suivi un cursus général. Face à cette situation, il ne peut que partager la déception de cette jeune de ne pas être récompensée pour ses efforts ainsi que son interrogation concernant la potentielle mise en avant des cursus généraux face aux professionnels. Un exemple parmi tant d'autres rencontrant malheureusement la même problématique. Aussi, il lui demande quelles mesures sont envisagées par le Gouvernement afin de valoriser le travail des bons élèves dans le cadre des orientations Parcoursup.
Réponse publiée le 4 novembre 2025
La procédure parcoursup constitue depuis 2018 un progrès par rapport aux dispositifs antérieurs. Elle poursuit un cycle d'amélioration continue, à l'écoute des usagers et des orientations des pouvoirs publics, afin de renforcer sa transparence. En 2025, la procédure parcoursup est marquée par une croissance forte du nombre de candidats inscrits sur parcoursup (+ 35 000). À la fin de la période de confirmation des vœux de la phase principale, au 2 avril 2025, 650 000 lycéens scolarisés en France ont confirmé au moins un vœu. Cette hausse du nombre de lycéens concerne principalement les lycéens de la voie professionnelle (+ 11 % par rapport à 2024). Les bacheliers ASSP (accompagnement, soins et services à la personne) formulent souvent des vœux pour des formations sanitaires et sociales telles que celles dispensées par les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) ou les formations du travail social qui sont des formations sélectives très demandées. Cette année, 116 000 candidats ont souhaité intégrer une formation en soins infirmiers et formulé librement leurs voeux pour les IFSI. Parmi ces candidats, on compte 61 000 lycéens de terminale dont 29 000 de la voie générale, 18 000 de la voie technologique et 14 000 de la voie professionnelle. Les critères d'examen des dossiers de candidature sont affichés sur la plateforme et appliqués à tous les candidats, quel que soit leur parcours, qu'ils soient néo bacheliers ou étudiants en réorientation. Les principes d'égalité de traitement des candidats, de non-discrimination, d'équité et de transparence dans le traitement des vœux sont inscrits dans la charte de la procédure nationale de préinscription parcoursup que chaque formation présente sur la plateforme s'engage à respecter. En 2024, les lycéens représentaient 64 % des admis dont 41 % de bacheliers généraux, 38 % de bacheliers technologiques et 21 % de bacheliers professionnels. Dans le contexte de sélectivité forte lié au grand nombre de candidats, on observe une croissance des effectifs des lycéens généraux et technologiques parmi les admis. Pour aider les candidats à évaluer les possibilités d'admission, de nouvelles informations sur le profil des admis ont été apportées au cours de la session 2025. A l'échelle de chaque groupement d'IFSI, la présentation et l'application des critères d'examen des vœux relèvent de la responsabilité des équipes pédagogiques, réunies en commission d'examen des vœux. Chaque commission d'examen des vœux renseigne le poids des différents critères (saisie des pondérations par champ d'évaluation et saisie du niveau d'importance des critères) afin d'aider les candidats à connaître de manière précise les attentes des jurys et les éléments à partir desquels ceux-ci établissent l'analyse et le classement des dossiers. L'examen des candidatures n'est pas fondé sur les seuls résultats scolaires mais prend également en compte la motivation, l'engagement, le savoir-être, les compétences acquises. Ainsi l'implication et le parcours sont des éléments pouvant être pris en compte dans l'examen des candidatures. Les décisions des commissions d'examen des vœux sont souveraines et le classement établi ne peut faire l'objet d'un réexamen de la part du ministère. Il est en revanche possible pour un candidat de faire valoir son droit à l'information et de solliciter l'établissement dans lequel il n'est pas admis pour obtenir des éléments sur les critères utilisés. Le ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche oblige chaque formation à produire un rapport public d'examen des vœux consultable sur la fiche formation mise à la disposition des usagers. Chaque rapport reprend l'ensemble des données sur les admis et précise les critères ayant gouverné à l'examen des vœux par les formations. Ces données sont rendues publiques et proposées aux candidats de l'année suivante. Le ministère est attentif à la valorisation de la voie professionnelle, qu'il s'agisse de permettre une insertion professionnelle directe des jeunes qui le souhaitent après l'obtention de leur diplôme ou de sécuriser l'accès à une poursuite d'études pour d'autres. Le renforcement de l'accompagnement à l'orientation annoncée en juin 2025 concerne en particulier ces jeunes. Le ministère met d'ores et déjà en œuvre plusieurs mesures volontaristes pour favoriser les propositions d'admission adressées aux candidats lycéens professionnels et leur réussite dans l'enseignement supérieur. La politique volontariste des quotas de bacheliers professionnels pour l'accès aux sections de technicien supérieur (STS) est appliquée en 2025 à plus de 5 162 formations. En 2024, 91 129 bacheliers professionnels ont confirmé au moins un vœu en STS, 68 570 bacheliers professionnels ont reçu au moins une proposition en STS, soit 75,2 % d'entre eux et 37 839 bacheliers professionnels ont accepté une proposition d'admission en STS, soit 55,1 %. Grâce à l'action engagée dans les établissements scolaires pour accompagner l'orientation des lycéens professionnels qui souhaitent poursuivre des études supérieures, on observe que parmi les 43 122 lycéens professionnels ayant bénéficié d'un avis positif pour la poursuite d'études supérieures en brevet de technicien supérieur (BTS) de leur conseil de classe de terminale, 93 % ont reçu une proposition d'admission en STS. Si des bacheliers sont demeurés sans proposition d'admission à la fin de la phase principale, des dispositifs d'accompagnement sont mobilisés pour leur venir en soutien. La phase complémentaire, ouverte jusqu'au 9 septembre, propose plus de 100 000 places. Les lycéens sans proposition peuvent depuis le 1er juillet solliciter l'appui de la commission d'accès à l'enseignement supérieur (CAES) mise en place dans chaque académie. Les CAES peuvent accompagner ceux qui n'ont pas reçu de proposition d'admission et qui souhaitent entrer dans l'enseignement supérieur à trouver une formation au plus près de leur projet et en fonction des places disponibles. Une attention particulière est portée aux candidats ayant obtenu une mention bien ou très bien au baccalauréat. En 2024, 19 000 candidats avaient saisi les CAES. Au terme de la procédure, l'accompagnement ne concernait plus que 134 d'entre eux. Un droit à l'information est garanti pour tout candidat refusé ou demeurant sans proposition au terme de la procédure. Ce droit à l'information se manifeste sous la forme d'une possibilité d'obtenir de chaque formation des éléments sur la décision prise et les critères utilisés. Chaque formation est tenue de produire un rapport public d'examen des vœux consultable sur la fiche formation mise à la disposition des usagers. Chaque rapport reprend, sous la forme d'une présentation littéraire et d'un tableau synoptique, l'ensemble des données et modalités de la procédure passée ainsi que les critères qui ont gouverné à l'examen des vœux par les formations. Comme chaque année, les usagers de la plateforme, lycéens, étudiants, parents d'élèves, responsables de formation, seront sollicités pour leur permettre d'exprimer leurs satisfactions et attentes, et contribuer au processus d'amélioration en continu, pour une procédure toujours plus efficace et plus transparente afin d'accompagner toute une génération dans cette étape de validation d'un choix d'un parcours et de transition entre la scolarité au lycée et la vie étudiante.
Auteur : M. Didier Lemaire
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Enseignement supérieur, recherche et espace
Dates :
Question publiée le 29 juillet 2025
Réponse publiée le 4 novembre 2025