Situation des PNT du SAMU
Question de :
Mme Colette Capdevielle
Pyrénées-Atlantiques (5e circonscription) - Socialistes et apparentés
Mme Colette Capdevielle attire l'attention de Mme la ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargée du travail et de l'emploi, sur la situation des personnels navigants techniques (PNT) assurant les missions héliportées de transport sanitaire d'urgence, notamment pour le SAMU. Ces pilotes et assistants de vol garantissent le fonctionnement de plus de 50 hélicoptères, avec des journées de 12 heures sur 7 jours consécutifs. Ils réalisent près de 13 000 missions vitales par an, dans des conditions de forte exigence opérationnelle. Pourtant, leurs conditions de travail et leur rémunération ne sont pas à la hauteur des compétences requises ni des responsabilités assumées. Les PNT n'ont pas bénéficié des revalorisations issues du Ségur de la santé et leurs grilles salariales, gelées depuis la crise sanitaire, ne tiennent ni compte de l'inflation ni des contraintes propres à leur métier. Cette situation entraîne une perte importante de pouvoir d'achat, avec des écarts de rémunération de 20 à 60 % par rapport à leurs homologues européens (source : SNPL). Malgré les alertes du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) et du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC), un préavis de grève à durée indéterminée a été déposé à compter du 29 mai 2025, en raison de l'absence de réponse aux demandes formulées par la profession. Elle souhaite donc connaître les mesures qu'elle entend prendre pour ouvrir des négociations salariales, réviser les grilles indiciaires et reconnaître statutairement ces personnels à la hauteur de leur mission essentielle au maintien de la santé publique.
Réponse publiée le 9 septembre 2025
Le transport sanitaire héliporté occupe une place désormais incontournable dans l'organisation de l'offre de soins de médecine d'urgence. Avec 55 bases sur le territoire national, l'héliSMUR permet un accès à des soins urgents, en moins de 30 minutes, à de nombreux territoires éloignés ou difficiles d'accès en véhicule terrestre. A la différence des flottes héliportées d'État (armées, sécurité civile), les groupements d'établissements de santé passent des contrats avec des opérateurs privés, qui prévoient une prestation complète incluant l'hélicoptère, l'équipage (pilote et assistant de vol), ainsi que la maintenance des appareils. Les pilotes et assistants de vol sont ainsi recrutés par ces opérateurs privés auxquels incombe le dialogue social. Dans le cadre des procédures de commande publique avec ces opérateurs, les établissements de santé exigent le respect de la convention collective nationale (cahiers des clauses administratives particulières et techniques particulières). Depuis 2023, le Gouvernement a augmenté le budget dédié aux héliSMUR, de près de 52 % en 3 ans, pour faire face à l'augmentation des coûts spécifiques au domaine héliporté, ainsi qu'à la mise en œuvre d'évolutions réglementaires et opérationnelles. Toutefois, face aux situations de blocage du dialogue social au sein des entreprises d'héliSMUR, le ministère chargé de la santé et le ministère des transports ont missionné des médiateurs afin de permettre un dialogue entre les parties. Sous l'égide du ministère de la santé s'est tenue une réunion avec les syndicats de pilotes, les employeurs, le ministère des transports et les médiateurs pour faire le bilan des réunions de médiations. C'est ainsi qu'un accord a été trouvé le 30 juillet 2025 entre les syndicats de pilotes et leurs employeurs. De nouvelles perspectives de travail, structurantes pour mener un travail de fond sur le transport sanitaire héliporté, seront organisées par le ministère de la santé.
Auteur : Mme Colette Capdevielle
Type de question : Question écrite
Rubrique : Établissements de santé
Ministère interrogé : Travail et emploi
Ministère répondant : Santé et accès aux soins
Dates :
Question publiée le 29 juillet 2025
Réponse publiée le 9 septembre 2025